Municipales : le second tour dimanche

A voter casts his ballot at a polling station for the second round of the 2012 French parliamentary election, on June 16, 2012 in Cayenne, French Guiana. French overseas departments began voting early June 16 in France's parliamentary election, 18 hours ahead of polls opening in France. AFP PHOTO JODY AMIET

Dimanche 28 juin, 22 communes seront concernées par le second tour des élections municipales. Si la plupart des listes ont maintenu leur stratégie du premier tour, d’autres ont préféré jouer la carte de la fusion pour tenter de s’assurer la victoire. De quoi retenir une attention particulière.

Pas moins de 36 listes en province Nord, 28 en province Sud et 7 en province des Îles vont se départager, ce dimanche, dans le second tour des municipales. Si les listes sont nombreuses, la course aux mairies ayant toujours encouragé la mobilisation des prétendants, ce sont les électeurs qui sont attendus. En mars, seulement 52,87 % des inscrits s’étaient exprimés, alors qu’on en comptait 66,9 % en 2014 au premier tour. Une faible participation qui a principalement trouvé son explication dans le passage de la dépression tropicale Gretel secouant la Grande Terre au moment des opérations de vote et de dépouillement.

Des programmes semblables

Dimanche, pas d’excuse, toutes les conditions semblent réunies pour aller voter ! Et c’est en ce sens que le taux de participation sera une donnée importante. Est-ce que les programmes proposés aideront à retrouver l’isoloir ? Ce n’est pas si sûr d’autant plus qu’ils se ressemblent. Quelles que soient les communes, les grands thèmes qui ont permis aux majorités de récupérer des sièges dans les institutions aux dernières provinciales se retrouvent dans les « catalogues » de campagne. Les mesures concernant la sécurité, le bien ou mieux vivre, l’environnement, le développement économique ou l’aménagement se retrouvent déclinés au niveau communal dans les listes loyalistes, alors que les indépendantistes préfèrent déjà orienter leur discours vers le deuxième référendum. À croire qu’aux municipales, on vote pour un parti, une personne et non un programme.

Ce qui change

Alors si dimanche les électeurs doivent confirmer leur choix politique avec une liste plutôt qu’une autre, ce sera bien diffcile dans certaines communes où un doute et des questions ont pu s’installer depuis les alliances de l’après premier tour. Le plus bel exemple est Païta. Des quatre listes de départ, trois se présenteront dont l’alliance remarquée et surprenante entre l’Éveil océanien, de Milakulo Tukumuli, la tête de liste Calédonie ensemble, Mahina Tehei, et Bénélia Lorée, du Rassemblement. Un attelage improbable et incohérent qui se retrouve face au maire sortant, Willy Gatuhau, qui, entre-temps, a été rejoint par Générations NC. La troisième liste à se présenter sur Païta étant celle de l’indépendantiste Louis Mapou. Est-ce que les électeurs Rassemblement-LR du premier tour voteront encore pour Benélia Lorée et admettront-ils de s’associer avec Calédonie ensemble et l’Éveil océanien ? Ce n’est pas si sûr ! Car comme l’a si justement dit Louis

Mapou, il s’agit d’une union un peu tirée par les cheveux dont le seul objectif est de « dégommer le maire sortant ». Cette liste devra, si elle est élue, parler d’une seule voix, ce qui semble peu probable voire impossible. Voyant le vent tourner en sa défaveur, le Rassemblement-LR a tenu à publier un communiqué, ce mardi, pour tenter de rassurer ses troupes. Il précise que, oui, cette union de mouvements politiques différents était voulue et que, non, les élections municipales ne sont pas les élections provinciales ou référendaires. Pour le parti loyaliste, « il ne s’agit pas dans le cadre de ces élections de décider de l’avenir du territoire (…) Il ne s’agit pas d’alliance de partis, mais bien de choisir les bonnes personnes pour apporter à la commune des services dignes de ses habitants ». Les électeurs jugeront…

À La Foa, c’en est fini avec l’intrigue. Depuis l’union réalisée après le premier tour entre la liste de Nicolas Metzdorf (Générations NC) et celle de Lionnel Brinon (Avenir en confiance), on ne voit pas comment les deux autres listes en lice, de Marielle Keletaona (Calédonie ensemble) et Pierre Monéfara (FLNKS), pourraient tirer leur épingle du jeu. En revanche, l’intérêt sera de mise au Mont-Dore. Car si petit changement il y a eu avec l’éviction, au premier tour, de la liste de Calédonie ensemble, le maire sortant, Eddie Lecourieux, qui avait atteint 41,8 % au premier tour, se retrouve face à la liste de Nina Julié (Générations NC) qui avait obtenu 22,1 % des voix, de Romuald Pidjot, du FLNKS (16,2 %), et enfin, de Petelo Sao, de l’Éveil océanien (11,1 %). Est-ce que ce dernier a donné des consignes en o à ses troupes pour renforcer le pourcentage du maire sortant ? Est-ce que Nina Julié a décidé d’appeler ses militants pour en faire de même et donner le change à ce qui s’est passé à La Foa ? Ou rien de tout cela ? On verra ce qu’en pensent les Mondoriens, dimanche soir, et surtout s’ils vont voter, car pour le premier tour, seulement la moitié des électeurs inscrits s’étaient mobilisés.

À Bourail aussi, une liste n’a pas passé le premier tour (sans étiquette, d’Alima Jean) et les électeurs auront encore à choisir dimanche entre quatre listes. Celle du maire sortant, Patrick Robelin, qui a décidé de continuer sans allié et se retrouve donc (avec 46,4 % des su rages au premier tour) face à David Ugolini (Avenir en con ance), Arnaud Wuhrling (sans étiquette) et l’indépendantiste Julien Boanemoi (FLNKS).

Le Nord et les Îles

Dans le Nord, des alliances ont aussi changé la donne entre le premier et le second tour de ces municipales. Comme à Koumac, où les deux listes UC (Union calédonienne) et UNI (Union nationale pour l’indépendance) ont fusionné pour tenter de faire tomber le maire sortant, Wilfried Weiss. En parlant de maire sortant, à Kouaoua, les listes UC et Palika ont décidé de s’unir pour empêcher Alcide Ponga de retrouver son fauteuil. En n à Kaala-Gomen, le maire sortant, Hervé Tein-Taouva, a décidé de s’allier à l’UNI et à la liste sans étiquette, conduite par Vincent Jizdny, pour conserver son siège.

Enfin du côté des Îles, sur les sept listes de départ à Ouvéa, une quadrangulaire se déroulera avec une grande favorite, la liste emmenée par l’ancien maire, Maurice Tilewa, qui a engrangé 44 % au premier tour. L’UNI, le Parti travailliste-MNIS (Mouvement néo-indépentantiste et souverainiste) et l’Avenir en confiance vont tenter de rivaliser.
À Maré, les électeurs auront le choix entre moins de listes. On passe de quatre à trois, les listes UC, de Maryline Sinewami, et UNI, d’Emile Lakoredine, ont fusionné, pour former une équipe engagée sous la bannière du FLNKS qui part favorite. Elle trouvera sur son chemin la liste de Joseph Waikedre, de la Dynamique autochtone, et du maire sortant UC, Pierre Ngaiohni.

Ce qui ne change pas

Dans la majorité des autres communes, les électeurs retrouveront les mêmes listes qu’au premier tour avec, tout d’abord, Dumbéa où le maire sortant, Georges Naturel, a failli passer au premier tour avec 49 % des su rages. Il a en face de lui le candidat de l’Éveil océanien, Vaimua Muliava (19,1 % au 1er tour), Cynthia Jan, de Générations NC (13,3 %) et Rachel Aucher, du FLNKS (13,3 %).

À l’île des Pins, les électeurs auront aussi à choisir avec un même nombre de listes qu’au premier tour, car Régis Vendegou (FLNKS) et Arnold Apikaoua (UC-FLNKS) n’ont pas réussi à s’entendre pour arriver à contrer la liste du Rassemblement de Christophe Vakié.

Pas d’entente non plus, à Poindimié, entre Christian Toumidou et Didier Poidyaliwane pour faire tomber le maire sortant et président de la province Nord, Paul Néaoutyine.

En n, les électeurs auront le même nombre de listes finalement à Koné où le maire sortant, Joseph Goromido (UNI), se retrouve après le premier tour en ballottage derrière Thierry Gowecee (UC-FLNKS) et juste devant Edwin Billiet (Générations NC). Idem à Canala où Gilbert Tyuienon (UC-FLNKS) est arrivé en tête au premier tour avec 47,1% des suffrages.