Mondial : La France en huitièmes

Après s’être assurés d’une place en 8es de finale dès sa deuxième rencontre en battant le Pérou (1-0) et en proposant un match ennuyeux face au Danemark (0-0), les Tricolores finissent premier de leur groupe. Des Bleus qui gardent l’objectif d’accéder au dernier carré, mais qui avant cela devront affronter l’Argentine ce dimanche.

La France a donc terminé, mercredi, en tête de sa poule après son triste match face au Danemark, qui valide de son côté sa qualification pour les de finale du Mondial. Au Danois recroquevillés dans leurs 30 mètres, les Tricolores n’ont pas su trouver la faille. Ils offrent, au passage, le premier match nul de ce Mondial, après 37 matches joués. Une ultime frustration des Bleus qui vont devoir rapidement passer à autre chose avec les huitièmes de finale. C’est là que les choses sérieuses commencent, et ce sera ce dimanche pour nous, à Kazan, contre l’Argentine.

France-Argentine

On peut parler de choc entre deux anciens champions du monde pour donner le coup d’envoi de ces huitièmes de finale. Il y a dix jours, un huitième France-Argentine aurait sans aucun doute été perçu comme le pire scénario pour l’équipe de France. Mais les vice-champions du monde ont affiché un visage moribond pendant deux matches et s’ils ont retrouvé le chemin du succès face au Nigeria, tout n’a pas été parfait, loin s’en faut. Reste que cette équipe a du talent et une équipe qui compte un joueur comme Leo Messi dans ses rangs est par nature dangereuse. Et puis n’oublions pas que nous étions uniquement dans les phases de poule et que les grandes équipes sont restées sur la réserve pour aller le plus loin possible dans la compétition.

Il faut remonter, hors rencontre amicale, au Mondial 1978 pour trouver trace d’un duel France-Argentine. Devant son public, l’Albiceleste de Cesar Luis Menotti, en route vers son premier sacre mondial, s’était imposée 2-1.

Depuis, les France-Argentine n’ont pas été nombreux : trois petits matches amicaux, donc, en 1986, 2007 et 2009. Les Bleus, alors dirigés par Domenech, avaient perdu les deux derniers duels en date, au Stade de France (0-1), puis à Marseille (0-2). Mais dimanche, ce sera une autre histoire dans un contexte incomparable. Un champion du monde restera au tapis. Un candidat au titre, aussi. La France n’a pas spécialement convaincu. L’Argentine, encore moins. Mais cette affiche à quand même de quoi faire rêver. Et trembler, aussi un peu…


L’avis d’Arsène Wenger

Pour l’entraîneur français d’Arsenal, si rentrer dans le carré est pour les Bleus l’objectif, l’appétit de l’équipe de France va grandir au l des matches. « L’équipe affiche une belle solidarité, et on sera plus à l’aise contre des équipes très techniques qui arrivent à faire le jeu. Car on a un potentiel extraordinaire pour des contre-attaques explosives. Et ça se ressentira contre des équipes comme l’Allemagne, l’Espagne, le Brésil ou la Belgique. Plus la compétition va avancer, plus cette puissance physique fera la différence. Les Bleus ont les capacités d’écrire une nouvelle page d’histoire pendant cette Coupe du monde. »


Le style Deschamps

Assez critiqué depuis ce Mondial, certains journalistes ou consultants ont souvent parlé d’absence de style pour caractériser Didier Deschamps. À l’image des victoires des Bleus contre l’Australie et le Pérou, l’équipe de France a, c’est certain, manqué de panache, mais elle gagne. Pour Xavi, l’ancien milieu de terrain emblématique de l’équipe d’Espagne, ce qu’affirment certains commentateurs critiques est « faux », Deschamps a bien « un style ». « Simplement, lui ou Simeone (l’entraîneur de l’Atlético Madrid) sont d’une autre école que Löw (sélectionneur allemand), Lopetegui (ex-sélectionneur espagnol) ou Guardiola (entraîneur de Manchester City). Deschamps n’a pas changé d’idée en devenant coach: solidité défensive et contre-attaque. Il s’en fiche d’être dominé, car il accorde plus d’importance à son organisation défensive qu’o ensive. Son équipe n’en est pas moins compétitive », a souligné l’ex-joueur du Barça dans le Journal du dimanche caractérisant très bien le sélectionneur français.

Avant la science tactique, Deschamps est d’abord réputé pour sa gestion des hommes et sa manière de motiver un vestiaire. L’ancien attaquant international Yannick Stopyra dresse pour l’AFP le parallèle entre la gestion de l’entraîneur Deschamps et sa carrière de joueur: « Chez lui, c’est le collectif qui prime. Il l’a appris comme joueur quand il était à Nantes. Puis il est rentré dans une sphère de la gagne avec Marseille et la Juventus. Deschamps, c’est quelqu’un qui fait très attention à la vie de groupe et surtout c’est la culture de la gagne et du résultat. Ses résultats lui donnent raison. » En équipe de France, la gestion Deschamps est d’ailleurs souvent comparée à celle d’Aimé Jacquet pour le titre du Mondial de 1998, avec trois milieux de terrain à vocation défensive, dont son capitaine… Didier Deschamps. Quoi qu’il en soit, en Russie, la France n’a pas vraiment brillé, mais n’a pas tremblé. On verra la suite.


Les autres qualifiés

En dehors de l’élimination ce jeudi de l’Allemagne, tenante du tire, les pronostics sont respectés. Sont qualifiés la Russie, le Mexique, la Suède, le Danemark, la France, la Croatie, l’Argentine, la Belgique, l’Espagne, le Portugal, le Brésil, L’Angleterre et la Suisse. Devrait s’ajouter ce vendredi le Japon et et le Sénégal. En revanche, l’Allemagne, la Serbie,  l’Arabie saoudite, l’Égypte, le Maroc, le Pérou, le Costa Rica, le Panama, la Tunisie, la Pologne, l’Iran, l’Australie, le Nigeria et l’Islande ont été éliminés de la compétition. Les huitièmes de finale débuteront ce dimanche pour nous à 1 h, heure de Nouméa avec France-Argentine, suivi de Urugay-Portugal à 5 h. Lundi, ce sera au tour d’Espagne-Russie à 1 h et de Croatie- Danemark à 5 h.