Tant dans une interview donnée au journal Le Point que devant la délégation aux Outre-mer de l’Assemblée nationale, mardi 21 octobre, l’ex-ministre des Outre- mer est revenu sur les récentes négociations autour de Bougival.
« Je paie sans doute le fait d’avoir réussi à réinstaurer le dialogue en Nouvelle-Calédonie alors que ceux qui ont décidé de mon départ avaient échoué sur ce dossier », a estimé Manuel Valls, dans une interview accordée au journal Le Point et publiée mardi 21 octobre.
Nommé ministre d’État chargé des Outre-mer par François Bayrou en décembre 2024, l’ancien cadre du Parti socialiste avait été reconduit dans l’éphémère premier gouvernement Lecornu, avant d’être remplacé par la députée Horizons Naïma Moutchou dans le second, dimanche 12 octobre.
« Je n’ai ni amertume ni rancœur », a assuré l’ex-locataire de la rue Oudinot, tout en jugeant que sa mission « avait vocation à se poursuivre » notamment pour « mettre en œuvre l’accord de Bougival sur la Nouvelle-Calédonie ». Parce qu’« il n’y a pas d’autre choix ». Manuel Valls appelle toutefois à « trouver un accord intelligent avec le FLNKS » opposé au projet, et affirme ne pas avoir compris la décision du chef de l’État et du Premier ministre, qu’il attribue à « un mélange de mesquinerie et de cynisme ».
« Je n’ai rien imposé »
Auditionné par la délégation aux Outre-mer de l’Assemblée nationale le même jour, mardi 21 octobre, la veille donc de l’examen de la proposition de loi organique sur le report des élections provinciales à juin 2026, l’ancien Premier ministre socialiste s’est souvenu du petit matin du samedi 12 juillet dans les Yvelines.
« Nous avons tous signé un projet d’accord, en sachant que nous signions tous un accord. Nous le savions que nous signions un accord. Mais la délégation du FLNKS avait été très claire en disant qu’elle avait besoin de temps ensuite pour convaincre. Et tout le monde revenait en Nouvelle-Calédonie pour convaincre. Les uns et les autres. » L’ancien membre du gouvernement l’a répété : « Je n’ai rien imposé, j’ai uniquement rappelé des arguments. »
Au micro, la différence a été expliquée entre les deux séquences de négociation, celles de début mai à Bourail et du 12 juillet dans les Yvelines : « Deva, c’était l’État associé tout de suite. Et Bougival, c’est un processus (dont) l’élément central dépendra de l’évolution, du transfert des compétences régaliennes dans un temps non déterminé ».
Manuel Valls croit toujours le calendrier de mise en œuvre de l’accord de Bougival possible. Ce projet prévoit en particulier la création d’un État de la Nouvelle-Calédonie, d’une nationalité calédonienne, l’ouverture du corps électoral et le transfert de compétences en relations internationales.
Yann Mainguet avec AFP

