« L’Usoenc n’a pas une tradition de racketteur ! »

À la suite de notre article paru la semaine dernière dans le journal concernant le dossier Tupocal, l’Usoenc a tenu à réagir. Son secrétaire général, Didier Guénant-Jeanson, répond aux propos tenus par le directeur de l’entreprise Tupocal.

DNC : Vous n’êtes pas d’accord sur les propos de Tony Hornabrook. Quelle est votre position ? 

Didier Guénant-Jeanson : Je tiens à apporter toutes les précisions, à revenir sur le déclenchement d’une affaire qui dure depuis sept mois. Voilà une entreprise qui bénéficie de certaines protections et qui est très mal gérée. Fin 2014, un salarié de Tupocal tombe malade. Il va à la pharmacie mutualiste, on lui dit qu’il n’a plus de droit, parce que les cotisations au titre de la mutuelle n’étaient plus versées par son entreprise. Ce salarié était pourtant prélevé tous les mois. Il demande des explications à sa direction, qu’il n’a pas. Il se rapproche alors de notre organisation syndicale. Le Soenc commerce demande une entrevue avec l’employeur, entrevue qu’il attend toujours. Le salarié est licencié en mars. Depuis, notre organisation syndicale qui n’accepte pas l’attitude de ce patron, de ce bandit, est entré en conflit et bloque.

DNC : Le directeur de Tupocal parle de racket de la part de l’Usoenc, vous vous en, défendez.  Pourtant vous demandez bien trois millions pour lever votre blocage ? 

Didier Guénant-Jeanson : Là encore, il faut parler vrai. Alors que ce monsieur parle d’un million déjà perçu de solde de tout compte, le salarié licencié n’a en fait encaissé que 333 000 francs,  document à l’appui. Un solde qu’il a dû signer pour pouvoir bénéficier du chômage. Pour un salarié qui a trente ans d’ancienneté et qui n’a commis aucune faute, c’est inadmissible. Qui rackette qui dans cette affaire ? C’est ce patron, ce bandit ! Alors oui, nous demandons trois millions alors que nous aurions pu aller au-delà. Nous avons même présenté un échéancier sur deux ans. Trois millions pour ce salarié et non pour le syndicat. Dans toute son histoire, l’Usoenc n’a jamais racketté, nos comptes sont certifiés et nous n’avons aucune difficulté financière. Et concernant toutes les procédures en cours de l’Usoenc, du Soenc commerce et du Soenc BTP dont on parle en ce moment, elles iront au bout du bout pour montrer aux patrons voyous que s’ils veulent retrouver de l’argent, ils vont mettre quinze ans pour y arriver. Ce n’est pas la solution. La seule solution reste pour nous la négociation. Et quoiqu’il en soit l’Usoenc assumera les décisions finales de justice.

DNC : Le directeur de Tupocal avance que le salarié a été licencié pour faute grave et qu’il est également le neveu de Trevor Underwood, secrétaire général du Soenc commerce. Selon lui, il se servirait de sa fonction pour régler des affaires personnelles. Qu’avez-vous à répondre ?

Didier Guénant-Jeanson : Un, il n’a jamais été question de faute grave dans cette affaire. Par contre, nous avons remarqué que des faux témoignages pour faire partir ce salarié, avaient été effectués. Ce licenciement reste inacceptable. Deuxièmement et concernant d’éventuels liens de parenté, nous sommes tous famille en Calédonie… C’est encore un prétexte de plus. Ce n’est pas dans les habitudes de l’Usoenc d’agir de la sorte. L’Usoenc n’a pas une tradition de racketteur non plus.

DNC : Jusqu’alors la justice a donné raison à l’entreprise Tupocal concernant les piquets de grève. Vous avez fait appel. Que comptez-vous faire à présent sur le terrain ? 

Didier Guénant-Jeanson : La justice a chassé à plusieurs reprises nos piquets de grève qui sont sur le trottoir d’en face, mais j’affirme que nous ne lâcherons rien. Il n’y aura aucune solution avec ce genre de comportement. Tant que le responsable de Tupocal refusera la négociation, nous resterons devant cette entreprise et déterminés. Qu’il vienne, lui ou son avocat, s’asseoir autour d’une table. On résistera le temps qu’il faudra. Et si demain sa boîte doit fermer, ce sera de la responsabilité de ce voyou qui refuse tout dialogue. Mais au fond, il a peut-être d’autres raisons de vouloir tuer son entreprise.

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La réaction du Directeur de Tupocal

En réaction aux propos de Didier Guénant-Jeanson, Tony Hornabrook a tenu à réaffirmer et confirmer sa position. Pour lui, « le salarié licencié a accepté de prendre une partie de son solde de tout compte. Il a donc accepté les conditions de licenciement. » Concernant la demande de négociation du syndicat, « il n’y a aucune raison pour que je négocie quoique ce soit, je suis dans mon droit, preuve à l’appui. Négocier c’est légitimer le racket dont je suis victime. » Tony Hornabrook précise que « c’est à la justice de trancher, c’est elle qui a tous les éléments du dossier et on verra qui raconte n’importe quoi. »

C.S