L’Union Calédonienne demande officiellement le report du référendum

Une lettre signée du président de l’Union Calédonienne a été adressée mercredi au ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, en visite sur le territoire. Le parti politique demande un report de la consultation.

Dans le courrier, Daniel Goa indique que le bureau du parti a pris connaissance de sa position et dit déceler un « certain empressement » dans ses propos, jugé non conforme aux enjeux de cette échéance.

Il explique pourquoi cette consultation est importante. « Il s’agit d’abord d’un rendez-vous du peuple Kanak avec son histoire. Et cela ne peut être traité avec une certaine désinvolture ».

Il ajoute que la date du 12 décembre constituait à la base « une importante concession des indépendantistes », puisqu’ils souhaitaient une date en 2022, le 12 décembre imposant en particulier « une courte campagne ».

Une campagne trop courte

Pour l’Union Calédonienne, l’urgence sanitaire doit être prise en considération. Si le référendum se maintien, il sera précédé « tout au plus que d’une période de quatre à cinq semaines » de campagne. « Par respect pour les générations qui se sont investies pour l’émancipation de la Nouvelle-Calédonie, par respect des citoyens Calédoniens, au regard de la hauteur de l’enjeu », le parti estime qu’une campagne aussi courte « n’est pas acceptable » et se prononce donc pour un report de la consultation.

Pour l’UC, il est à craindre que les conditions ne seront pas réunies. À deux mois de la consultation, elle note en effet que le territoire compte « 330 personnes contaminées pour 100 000 habitants alors que le seuil d’alerte est de 50 pour 100 000 habitants ». « Il est probable que le taux d’incidence ne sera pas descendu au-dessous de ce seuil d’ici le 12 décembre et de telles conditions auront inévitablement des conséquences sur le taux de participation, entachant ainsi la sincérité du scrutin ».

Le président de l’UC termine en expliquant que les indépendantistes, qui se prononcent très largement pour un report, « ne manqueront pas d’inciter à une non-participation de leur électorat. Il en résultera évidemment une écrasante victoire du non, dans une proportion qui discréditera totalement la consultation ».

Le Mouvement Nationaliste pour la Souverainté de Kanaky (MNSK) et le Mouvement des Océaniens indépendantistes (MOI) ont également formulé une demande de report pour cette consultation.

 

C.M. (© Archives DNC)