Louis Mapou fait le bilan du FIP

Le 22 juillet, le président du gouvernement a réuni la presse pour livrer ses impressions sur le 51e Forum des îles du Pacifique de Suva.

Dans un contexte d’omniprésence des grandes puissances que sont la Chine et les États-Unis, les pays du Pacifique font face à un dilemme, a expliqué Louis Mapou : trouver un « juste équilibre » entre le respect de la souveraineté de chaque État, de ce qu’ils peuvent faire avec ces puissances et la nécessité de protéger l’unité de la région, de la « famille océanienne ».

À Fidji, il a longuement été question de la politique des îles Salomon à l’égard de la Chine ou de l’alliance militaire tripartite Aukus (États-Unis, Australie, Royaume-Uni). « À partir de quel indicateur peut-on dire que la région est en cause ? » interroge-t-il. Les pays ont émis la volonté qu’il y ait une « certaine transparence ».

Renforcer le régionalisme 

Le renforcement du régionalisme océanien est au cœur de l’action du Forum et de sa stratégie 2050, en particulier après la crise sanitaire et économique. Afin d’« éviter de subir » le nouvel ordre mondial, un certain nombre de décisions ont été prises dans le cadre de l’accord de Suva. L’architecture du FIP doit être revue pour une meilleure coordination.

Trois sous-régions sont définies : la Mélanésie qui intègre l’Australie, la Polynésie qui associe la Nouvelle-Zélande, et la Micronésie. Deux secrétaires adjoints seront issus des autres sous-régions que celle du secrétariat général, dont la direction reste pour l’heure à Fidji.

C’est ce même principe qui a guidé les discussions sur le climat (demande d’un avis de la Cour internationale de justice, nécessité de maintenir les populations dans leurs îles, etc.), la dette des États et le renforcement de la coopération économique régionale. Il a aussi été question du traité de Rarotonga (1986) qui assure une zone exempte d’armes nucléaires. L’adhésion des membres non partisans (Marshall, Micronésie, Palaos) a été demandée et les États-Unis ont été appelés à ratifier les protocoles du traité.

Quelle stratégie pour la Nouvelle-Calédonie ?

Selon le président, dans ce grand ensemble, la Nouvelle-Calédonie, si elle est « reconnue », n’a pas encore de stratégie ou de culture de la coopération régionale. « Il faut y travailler » a-t-il déclaré, avant d’ajouter qu’ici on ne parlait « pas de la France ».

Dans les échanges bilatéraux, l’implication du territoire s’est matérialisée par la pour- suite de l’aide à Fidji pour son code minier, un accord de principe pour la venue de médecins formés à Fidji, la définition d’un accord commercial avec le Vanuatu signé cette semaine ou encore un déclaration d’intention avec l’OPT pour un câble sous-marin entre Lifou et Port-Vila.

Enfin, le président s’est attardé sur les quelques lignes du communiqué final du Forum, relatives au rapport de la mission d’observation du troisième référendum. Ce rapport n’a toujours pas été officiellement publié, mais il aurait fait « jaser ». Il argumenterait en faveur de l’organisation d’un autre référendum.

Les dirigeants du FIP en tout cas l’« accueillent favorablement ». « Le FIP continue de garder une oreille attentive sur la question des peuples autochtones. Mais ce serait se méprendre de dire qu’ils sont anti-français, commente Louis Mapou. Ils restent simplement sur l’idée qu’il appartient aux Calédoniens de décider. »

C.M.

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Le président du gouvernement, Louis Mapou, ici avec Charles Wea, conseiller en relations extérieures, est en déplacement au Vanuatu du vendredi 29 au dimanche 31 juillet. Il y signera un accord commercial avec des mesures préférentielles pour un certain nombre de secteurs et participera aux célébrations du 42e anniversaire de l’indépendance.