Louis Mapou avec une longueur d’avance

À quelques jours de la convention du FLNKS où toutes ses composantes vont débattre sur les sujets d’actualité, on se demande si elles vont enfin arriver à s’entendre sur la présidence du 17e gouvernement et si un exécutif va voir le jour avant la réunion du groupe Leprédour à Paris. Les discussions semblent avancer.

Pour l’heure, on sait que le Palika a mandaté trois personnes pour discuter de la position de l’UNI, Union nationale pour l’indépendance, avec les trois représentants de l’Union calédonienne sur la question de la présidence du 17e gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Les arguments restent toujours les mêmes dans les deux camps : l’UC affirme avoir la représentativité électorale et soutient toujours la candidature de Samuel Hnepeune, alors que l’UNI estime que le vote du 17 février dernier au Congrès lui donne un membre supplémentaire au gouvernement et veut Louis Mapou à la présidence.

Mais les indépendantistes se doivent de régler au plus vite une situation qu’ils ont initiée, car en faisant tomber le 16e gouvernement et n’arrivant pas à mettre en place un nouvel exécutif, ils signent une altération de leur camp et plongent dans le doute leurs partisans, qui se demandent bien si leurs représentants veulent gérer le pays et ont les capacités de le faire.

Un candidat favori

Si pour l’UNI la situation n’est pas liée à une querelle d’ego et que le plus important est d’arriver à mettre en place une politique participant à l’unité du territoire au sein duquel persistent des clivages, du côté de l’UC, on n’a pas bougé d’un iota. La seule petite information qui a transpiré ces derniers jours est venue du président de la province des Îles. Lors de la séance au Congrès vendredi, Jacques Lalié a affirmé que la question sera tranchée ce week-end, lors de la convention du FLNKS, et que le 3 ou 4 mai, il y aura enfin un président au 17e gouvernement. Mais cela ne répond pas à la question de qui sera au perchoir.

Est-ce que l’UC va jouer la carte de l’équilibre en se disant que si le président du Congrès est de chez eux, celui du gouvernement peut être de l’UNI ? C’est ce que semblent avancer les membres de l’UPM, qui était en comité central ce samedi (lire plus loin). L’Union progressiste en Mélanésie a précisé que l’UC et l’UNI avait échangé il y a quelques jours et que l’UNI a formulé des propositions pour respecter le partage l’équilibre dans les institutions. L’UPM défend le profil de Louis Mapou parce que, selon ses cadres, la plupart des partis indépendantistes le soutiennent, y compris une partie de l’UC.

Pendant ce temps

Du côté des Loyalistes, pas de mouvement. On se préoccupe des affaires courantes du 16e gouvernement tout en suggérant l’incapacité des indépendantistes à gérer la Nouvelle- Calédonie si elle devenait indépendante.

En attendant une décision probable ce week-end et une annonce éventuelle en début de semaine, on peut signaler que les bruits de couloir des hémicycles laissent de plus en plus transpirer le nom de Louis Mapou comme étant le prochain président du gouvernement. Dans tous les cas, on peut vraiment se poser la question du bien-fondé de tout ce remue- ménage et des énergies dépensées.


Le RDO soutient Mapou

Le Rassemblement démocratique océanien réunissait son comité directeur, ce samedi, à Dumbéa. Le parti a indiqué qu’il soutenait la candidature de Louis Mapou et a rappelé qu’il était impératif que le FLNKS désigne un candidat unique, même si Louis Mapou et Samuel Hnepeune forment le tandem idéal pour conduire les affaires du pays. Concernant les autres sujets, le parti a précisé qu’il se félicitait que le FLNKS ait demandé l’organisation du troisième référendum et souhaite que celui-ci ait lieu au second semestre 2022. Le RDO s’interroge enfin sur la nécessité de se rendre à Paris plutôt que de mener ces discussions en Nouvelle-Calédonie.


L’UPM en comité central

En dehors de la question du 17e gouvernement, la date du troisième et dernier référendum a aussi été abordée, samedi, par les cadres du parti et ils proposent une tenue en 2022, avant la date butoir prévue par la loi organique, soit avant octobre. Pour l’UPM, les implications du oui et du non à l’indépendance doivent être travaillées, discutées et expliquées aux populations dans la perspective du scrutin. Sur le déplacement des responsables politiques à Paris, du 25 mai au 3 juin à Paris, pour l’UPM, il faut que le document de l’État sur les conséquences du oui et du non soit remis et étudié d’ici là.


La DUS donne son point de vue

La Dynamik unitaire Sud commente l’actualité via un communiqué de presse. Sur la présidence du 17e gouvernement, le parti interpelle les deux partis du FLNKS, l’UNI-Palika et l’UC sur leur responsabilité. Pour la DUS : « les citoyens du pays, en particulier ceux qui militent pour le oui, attendent impatiemment la désignation d’un président ». L’objectif étant de « retrouver un climat de sérénité et de confiance nécessaire non seulement pour le développement économique et social du pays, mais aussi pour le rendez- vous historique de 2022 ».

La DUS a également commenté l’actualité. Sur le troisième référendum, ses membres veulent que « toute position relative à la troisième consultation soit partagée et convenue avec l’ensemble de la mouvance indépendantiste et progressiste », dans le but de déclencher une mobilisation dynamique sur le terrain. Sur le dossier de l’usine du Sud, le parti se satisfait du protocole issu de l’accord politique qu’il considère comme une avancée dans la défense des intérêts calédoniens. Néanmoins, la DUS « regrette le peu d’intérêt manifesté par les responsables de la province Sud et l’État français pour la défense des intérêts calédoniens face aux multinationales » et invite ses militants à « rendre le projet réellement au service des Calédoniens, viable et maîtrisé ».

D.P.

©Théo Rouby AFP