Louis Mapou à la Maison-Blanche

C’est une première. Le président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a été invité à Washington pour participer au premier Sommet des pays insulaires du Pacifique, les 28 et 29 septembre. Plusieurs réunions de travail se sont tenues.

L’invitation est arrivée du président américain, Joe Biden, en personne. On s’en doute avec l’aval de Paris. Louis Mapou a été convié à ce rendez-vous politique inédit pour représenter la Nouvelle-Calédonie.

Selon plusieurs médias de la région, les collectivités françaises ne devaient pas faire le déplacement, mais visiblement un changement s’est opéré pour la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française qui sont membres à part entière du Forum des Îles du Pacifique (FIP), tout comme pour Niue et Cook qui dépendent de la Nouvelle-Zélande. C’est donc en bloc uni que 14 États et territoires se sont rendus à Washington.

Mercredi 28 septembre, selon les informations du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, Charles Wea, conseiller en relations extérieures et François Behue, chef du service de la coopération régionale et des relations extérieures qui accompagnent le président, ont participé au Département d’Etat, à une réunion de négociation en vue de l’élaboration d’une déclaration commune de partenariat entre les États-Unis et les pays de la région.

Les Américains affinent leurs engagements dans des secteurs définis comme le soutien à la stratégie 2050 Blue Pacifique du Forum des Îles du Pacifique, les actions contre le changement climatique, le renforcement du régionalisme, des échanges commerciaux, le maintien de la paix et de la sécurité dans la zone ou encore la coopération en matière de santé. Les États-Unis ont aussi confirmé leur engagement contre la prolifération nucléaire.

Le président Louis Mapou a ensuite participé à un déjeuner à l’initiative d’Antony Blinken, le secrétaire d’État américain. Cette réunion était dédiée à un échange sur les questions liées au changement climatique, au commerce, à la résilience dans le Pacifique, mais aussi sur les maladies émergentes ou la cybersécurité. Les aides financières pour la formation et l’éducation, ont aussi été abordées.

Louis Mapou a ensuite été convié à une session de travail sur le changement climatique présidée par John Kerry, envoyé présidentiel spécial pour le climat.

Lors de la deuxième journée, les leaders du Pacifique seront accueillis par le président américain Joe Biden à la Maison Blanche pour évoquer les sujets plus sensibles liés au contexte environnemental et géopolitique du Pacifique.

Un pacifique « prospère »

Dans sa lettre d’invitation à Louis Mapou, Joe Biden avait expliqué que ce sommet offrait « l’occasion de renforcer notre engagement commun à réaliser une région des Îles du Pacifique prospère, résiliente et sûre ».

Les États-Unis continuent de s’ancrer plus fermement dans la région après les diverses visites ou interventions ces derniers mois de hauts responsables américains (on se souvient notamment de Kamala Harris au FIP, de Nancy Pelosi à Taïwan), de l’ouverture d’ambassades, ou d’une enveloppe de 60 milliards de francs pour le Pacifique, dans un contexte de lutte d’influence croissante avec la Chine qui multiplie ses initiatives (Salomon, Taïwan, etc.).

Le « U.S.-Pacific Island Country Summit » devait, selon un communiqué diffusé en début de mois, « refléter la coopération élargie et approfondie sur des questions clés telles que le changement climatique, la réponse à la pandémie, la reprise économique, la sécurité maritime, la protection de l’environnement et la promotion d’un Indo-Pacifique libre et ouvert ». Ce déplacement à Washington pourrait déboucher sur des partenariats supplémentaires dans les différents domaines.

La Nouvelle-Calédonie, pilier stratégique de la France dans la zone, pourrait profiter de cette occasion pour renouer des liens avec les Américains même si, comme pour ses voisins, la Chine reste un partenaire commercial de premier plan.

Avant son départ, Louis Mapou n’a pas souhaité s’exprimer à ce sujet. On peut imaginer qu’il procédera néanmoins à un bilan de cette visite, hors norme.

Chloé Maingourd

Photo : La présence de la Nouvelle-Calédonie à Washington peut contribuer à apporter une visibilité supplémentaire au territoire. / Archives DNC

Joe Biden accueillera Emmanuel Macron en visite d’État
Photo : Ludovic MARIN / POOL / AFP

Le président américain recevra pour la première fois depuis le début de son mandat une visite d’État, plus haute forme de rencontre diplomatique entre deux chefs d’État. Et cet honneur revient à Emmanuel Macron.

Le président de la République sera accueilli le 1er décembre prochain durant deux jours. « Cette visite témoignera de la profondeur et de la vigueur de la relation entre les États-Unis et la France, notre plus vieil allié », a déclaré Karine Jean-Pierre, porte-parole de la Maison-Blanche. Ou encore « Nous attachons une grande importance à nos relations avec la France » avec des liens « fondés sur des valeurs démocratiques partagées, des liens économiques et une coopération en matière de défense et de sécurité ».

De quoi réchauffer encore les relations après la crise des sous-marins avec l’Australie et les Américains. En 2018, Donald Trump avait également réservé sa toute première réception à Emmanuel Macron.