L’Œil publie son rapport annuel

L’Observatoire de l’environnement en Nouvelle-Calédonie, qui a fêté ses dix ans l’an dernier, vient de publier son rapport 2019.

Une année un peu particulière puisqu’elle vient clore le programme pluriannuel de l’Observatoire sur la période 2015-2019 fixé par le conseil d’administration. En l’occurrence, il avait été décidé d’insister sur la communication grand public en produisant des outils simples et compréhensibles par le plus grand nombre. Ces cinq dernières années ont également été l’occasion d’étendre la zone d’action de l’Œil. Dans le Grand Sud, les observations et les travaux ont porté sur Thio et la côte Oubliée. L’expertise de l’Observatoire sur l’acquisition de données scientifiques et leur exploitation a aussi permis de créer des outils utiles pour l’ensemble de la population. C’est en particulier le cas d’un indicateur permettant d’évaluer la qualité de l’eau douce. Idem pour le suivi des incendies, grâce à l’imagerie satellite qui permet d’avoir une idée de leur impact sur l’ensemble du territoire, y compris dans des zones difficilement accessibles (l’Œil a créé deux outils : un système d’alerte par courriel et l’explorateur de carte Vulcain).

Un audit a permis de confirmer ce bilan, plutôt positif. Il a toutefois fait apparaître de profonds points de fragilité puisque, selon ses conclusions, la survie même de la structure est en jeu. La vente de Vale NC a conduit la direction à remettre en question son niveau de participation, la SLN aimerait que ses financements servent uniquement dans des régions où elle exerce des activités et la province Sud a souhaité réduire sa contribution de cinq millions de francs. Autant de signaux inquiétants qui traduisent, d’une certaine manière, le degré de préoccupation pour l’environnement des collectivités, en charge des réglementations.

C’est valable sur terre, mais aussi en mer. Le parc naturel de la mer de Corail est une autre illustration. Créé il y a près de six ans, il ne dispose toujours pas de véritable plan de gestion, reconnu par l’ensemble des acteurs, et les deux seuls avis produits par le conseil scientifique n’ont pas été suivis par les autorités. Tout comme l’Œil, le dossier du parc avance peu, faute de moyens et de personnel dédiés à son fonctionnement.

Face à tant d’incertitudes, l’Observatoire a suspendu certaines de ses actions, à commencer par le report de son plan d’action 2020. En parallèle, des discussions ont été engagées avec l’État ainsi que les autres provinces et un groupe de travail a été constitué afin de trouver de nouveaux partenariats permettant d’assurer la pérennité de l’Œil dans les années à venir.

M.D.