L’industrie locale se fête

La Finc, Fédération des industries de Nouvelle-Calédonie, organise jusqu’à samedi la Semaine de l’industrie à la Maison des artisans mais également dans de nombreuses entreprises locales. Pour cette quatrième édition, l’accent est mis sur le futur, l’innovation, le contact avec les jeunes générations.

Mettre en valeur l’industrie locale, ses métiers et ses produits, sa qualité, c’est tout l’objectif de la Semaine de l’industrie relayée pour la quatrième année sur le territoire. L’événement, qui se veut « ludique » et « joyeux », se tient jusqu’à samedi à la Maison des artisans, route de Nouville, qui se transforme pour l’occasion en terrain de rencontres entre le grand public et l’industrie locale. Dans un deuxième temps, des visites d’entreprises sont aussi inscrites au programme.

Découvertes et rencontres

Plusieurs espaces sont proposés dont un espace « filière » pour découvrir les métiers et les compétences au travers d’ateliers pratiques (fabrication, contrôle et tests qualité, …), de mises en situation et de jeux. Des employés et des chefs d’entreprise seront présents pour répondre aux questions sur les métiers, les formations, l’emploi avec différentes partenaires comme le vice- rectorat, l’université, la Mission d’insertion des jeunes, la CCI, les directions provinciales de l’emploi (la Defe pour le Sud et l’Epefip pour les Loyauté). Un espace « produits » propose de découvrir une maison reconstituée « Made in Nouvelle- Calédonie », entièrement faite de produits transformés localement. Au milieu, des dégustations, des jeux, animations et lots à gagner. Enfin, un espace « savoir-faire » explique, via une exposition en images, les procédés de fabrication des différentes filières de l’industrie calédonienne et permet surtout au public de s’inscrire à des visites d’entreprises. Plus de 150 d’entre elles ouvrent leurs portes depuis le 10 mai de Nouméa à VKP dans les filières suivantes : agroalimentaire, biens de consommation, produits du bâtiment, impression, signalétique et numérique.

Jeunesse

Cette édition s’engage à intéresser plus particulièrement les jeunes. L’idée est qu’ils puissent s’approprier ces métiers, qui n’ont pas toujours été mis en valeur, qu’ils découvrent les opportunités qui peuvent se présenter en termes d’emploi et ce que le futur contient d’intéressant. Plus de 900 scolaires vont ainsi participer aux visites d’usines, certains venants des îles et de la côte Est. De quoi peut-être susciter quelques vocations…

C.M.

Photo : Rectiligne

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Questions à Xavier Benoist, président de la Finc 

 

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Comment se porte l’industrie de transformation ?

Xavier Benoist : Le secteur industriel pour la transformation souffre bien entendu de la situation du nickel mais finalement, l’industrie est un amortisseur de crise en Nouvelle-Calédonie. On s’aperçoit en fait qu’on n’est pas complètement dépendant de la situation du nickel comme peuvent l’être d’autres secteurs.

Combien pèse l’industrie dans notre économie ?

Si l’on inclut le nickel, l’énergie et la transformation, l’industrie en Nouvelle-Calédonie représente plus de 10 000 emplois directs, donc 20 000 à 30 000 emplois directs et indirects et plus de 10 % du PIB. Si on ne retient que l’industrie de transformation, c’est plus de 5 000 emplois privés directs et plus de 6 % du PIB.

Vous dites que l’industrie souffre cependant d’une certaine méconnaissance de la part des Calédoniens ?

Quand on parle d’industrie aujourd’hui, les gens ont plus en tête, surtout les jeunes, les métiers liés à l’activité de la mine et oublient tous ceux de la transformation, un secteur qui représente aujourd’hui, je le répète, plus de 5 000 emplois. C’est ceux-là, justement, que l’on souhaite faire découvrir pendant la Semaine de l’industrie : les métiers de l’agroalimentaire, du bâtiment, des biens de consommation et du numérique, par exemple. Sur les produits maintenant, je pense que l’on a cette grande spécialité du « Caledonian bashing ». On est davantage capable de critiquer ce que l’on sait faire ici plutôt que de le valoriser. Mais je pense qu’il y a une inversion de tendance en partie grâce à la politique export qui est en train de se mettre en place. Nos voisins de la zone Asie-Pacifique reconnaissent la qualité de nos produits par rapport à ce qu’ils peuvent trouver sur le marché mondial et on s’aperçoit enfin que notre industrie de transformation fabrique des produits de qualité.

Vous évoquez aussi des enjeux importants pour l’industrie dans un futur proche…

Effectivement, on a de gros enjeux puisque l’on s’est lancé dans l’agenda partagé en 2015 qui inclut une réforme fiscale majeure et une réforme périlleuse pour l’industrie calédonienne. Alors, on a une vraie vigilance à avoir. On a choisi d’être acteur de cette réforme et de faire en sorte que les éléments qui doivent accompagner et maintenir l’industrie de transformation en Calédonie soient inclus. La réforme de la TGC avec les réformes associées, notamment de compétitivité filières et sociales, sont des enjeux majeurs pour l’industrie calédonienne en 2016.

Cette 4e édition est placée sous le thème de l’industrie du futur. Comment voyez-vous ce futur ?

Je suis très confiant. Je pense que l’industrie locale va se développer dans les années à venir et s’appuyer sur des leviers comme l’innovation et l’export.

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Pratique

Semaine de l’industrie à la Maison des artisans :
du jeudi 12 au samedi 14 mai. L’entrée est libre et gratuite de 8 h à 18 h.
Il est possible de s’inscrire sur place aux visites d’entreprises ou sur www.finc.nc

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Table ronde

L’événement grand public était précédé mercredi soir par une inauguration et une table ronde à laquelle étaient conviés élus politiques, industriels pour partager leurs réflexions autour du futur de l’industrie de transformation et évoquer la politique industrielle souhaitée pour demain, au-delà du nickel.

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Plusieurs industries

Le secteur se divise en trois catégories : l’industrie extractive (mines), l’industrie manufacturière ou de transformation et l’énergie (production d’électricité, eau, assainissement, …). 80 % des adhérents de la Fédération des industries de Nouvelle- Calédonie se concentrent dans l’industrie de transformation, le reste relève du secteur de l’énergie et des services aux industries.