L’État attendu

French Overseas Minister Sebastien Lecornu attends a press conference with Mauritius's Minister of Environment, Solid Waste Management and Climate Change after visiting the oil spill site caused by the agrounded MV Wakashio bulk carrier in Blue Bay on August 16, 2020. - A ship that has leaked more than 1,000 tonnes of oil in pristine waters off the coast of Mauritius has split in two. The bulk carrier MV Wakashio ran aground on a coral reef off the southeastern coast of Mauritius on July 25 and began oozing oil more than a week later, threatening a protected marine park boasting mangrove forests and endangered species. (Photo by Fabien Dubessay / AFP)

Le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, est arrivé, le 9 octobre, pour trois semaines sur le Caillou avec la volonté affirmée d’écouter tous les représentants. Mais au-delà, il est urgent de trouver des solutions, ce qu’il a lui-même concédé.

Le ministre effectuera sa quatorzaine, puis consacrera sa dernière semaine sur le terrain. Comme il l’a précisé dans les différents médias, il va « rencontrer les représentants du monde politique, mais aussi ceux du monde économique et culturel, la société civile… » Selon lui, la Nouvelle-Calédonie est « dans la dernière étape de l’Accord de Nouméa et quoi qu’il arrive, il faut maintenant préparer la suite ». C’est en ce sens qu’il a précisé que, certes, « la question institutionnelle est fondamentale, mais elle ne doit pas occulter non plus ce que le président de la République a souhaité initier comme débat. Beaucoup disent que l’État est en retrait, mais le Président a indiqué vouloir avancer sur l’axe indopacifique, sur les questions environnementales et économiques. Ce n’est tout de même pas neutre d’ajouter trois thèmes au thème institutionnel ! » Et de rajouter : « Il faut lancer sérieusement ces chantiers. Il est important d’agir pour la vie quotidienne des Calédoniennes et des Calédoniens. Durant la campagne, il a été question d’emploi, d’éducation, de formation, de la relation avec les autres pays du Pacifique. Beaucoup de sujets qui méritent d’être traités. »

Tracer un chemin

Sébastien Lecornu aura aussi l’objectif de trouver des solutions pour réduire la fracture de la société dans laquelle les partisans du non et du oui s’opposent encore plus qu’après le premier référendum, en 2018. Fracture que cette même société n’a pas réussie à neutraliser au fil des ans alors que la grande majorité des Calédoniens, de tous bords finalement, en appelle à l’État pour trouver la solution, pour trancher. Pour le ministre « l’un des enjeux, peut-être le principal, est justement de continuer à tracer un chemin, chemin qui n’est pas que binaire entre ce oui et ce non, un chemin du vivre ensemble. Que veut dire complètement ce oui ? Que veut dire complètement ce non ? Il est temps de prendre en compte cette complexité et de sortir d’un débat simpliste qui ne dirait pas toute la vérité aux Calédoniens ».La partie se joue à présent autour de la table. Une partie où le bluff n’a plus lieu d’être. La parole est maintenant au donneur…

D.P.©Fabien Dubessay/ AFP


En quatorzaine au haut-commissariat

Le ministre et sa délégation, composée de quatre personnes, ont été placés en confinement dans deux dépendances sécurisées et isolées du haut-commissariat, a informé le ministère des Outre-mer, mardi. Ils ont été contrôlés à leur arrivée et les gestes barrières ont été respectés durant leur transport.

Le ministre bénéficie d’une connexion et d’une ligne sécurisée lui permettant de communiquer avec son cabinet resté à Paris et d’effectuer presque normalement ses rendez-vous. Il ne peut sortir que vers une salle de visioconférence dédiée afin de participer aux réunions du Conseil des ministres et du Conseil de défense et de sécurité nationale dans le respect de la distanciation sociale et du port du masque. Les rendez-vous en visioconférence se font hors des heures ouvrables, sans contact avec d’autres agents du haut-commissariat. Les locaux sont systématiquement nettoyés. Les repas, préparés par le cuisinier du haut-commissariat, sont déposés à l’extérieur de la résidence, sans contact avec les confinés et l’entretien des locaux est à leur charge. La collecte de déchets s’effectue par rotation de sept jours à travers un bac spécial.

Une surveillance deux fois par jour de la température et des symptômes est effectuée par une infirmière ou un médecin du service de santé des armées de la Diass, qui a également fourni le matériel de protection (masques, solution hydroalcoolique). Un test PCR sera effectué à l’issue de la quatorzaine et déterminera leur sortie. Sébastien Lecornu a été testé négatif le 7 octobre et n’est pas considéré comme un cas contact d’Édouard Fritch, président de la Polynésie française, testé positif. Son dernier contact avec lui date du 3 octobre et les gestes barrières ont été respectés lors de leur entretien, précise le ministère.

C.M.