Leslie Nowicki, la victoire comme habitude

Avec un succès samedi, sur le trail de la SMSP, à Kouaoua, Leslie Nowicki a encore une fois écrasé la concurrence. En courte distance, elle est intouchable.

« Pour moi le sport, c’est comme se laver les dents ou manger. C’est impossible de vivre sans. » Leslie Nowicki, c’est sans doute elle qui se résume le mieux. Elle évoque volontiers sa passion dévorante pour le trail, malgré une douleur à l’entraînement ou en course. L’envie d’être dans sa bulle, mais le plaisir de courir en équipe quand même.

Il est difficile de coller une étiquette sur cette quadragénaire originaire de Nancy qui a grandi sur le Caillou. Cheveux blonds, yeux bleus et un physique menu, Leslie Nowicki impose une certitude malgré tout : elle n’est pas du genre à ne pas se laisser aller. « Je sais que même lors d’une victoire, si je sens que j’aurais pu faire mieux, je suis déçue, pose la coureuse. À Kouaoua, le week-end dernier, j’ai eu l’impression de ne pas me donner à fond et c’est dommage. » Arrivée première chez les femmes, elle termine pourtant sixième au général, à moins de dix minutes d’un podium. Du costaud.

Vieux souvenirs

Et ce résultat est loin d’être un hasard. Sportive assidue en salle depuis son adolescence, c’est en 1999 qu’elle participe à la Transcal. « Un défi avec des copains, se souvient-elle. On voulait savoir si on était capable d’aller au bout. Moi, j’ai bien accroché ensuite. En Métropole pendant mes études, j’ai continué. Mais c’est à mon retour en 2007 que j’ai vraiment commencé le trail en compétition. »

Fraîchement diplômée comme ingénieure en environnement, elle n’a pas forcément de bons souvenirs de ses premières courses. « Je me souviens d’un raid à Voh par équipes de deux. Je m’étais rapidement fait une entorse, mais je suis allée au bout. Je ne voulais pas décevoir mon coéquipier. Je crois que je n’ai plus couru pendant des mois ensuite ! »

Mais le souvenir de la souffrance s’estompe et le plaisir de participer aux différentes courses de la saison revient assez vite. On retrouve alors Leslie à chaque fois aux places d’honneur. Que ce soit seule ou en équipe. « L’un de mes meilleurs souvenirs, c’est forcément notre doublé sur la Gigawatt avec Ludovic (Lanceleur), sourit- elle. On avait terminé en tête du classement scratch en 2018 et 2019. C’était la première fois qu’un duo mixte remportait cette course. »

Objectif : les raids du Nord

Des bribes de plaisir qui valent cher puisqu’à l’entraînement, Leslie Nowicki ne compte ni ses heures, ni ses efforts. « Avant d’avoir des enfants, je pouvais m’entraîner jusqu’à huit heures par jour. Aujourd’hui, je suis autour des trois heures et demie. » Un travail moins chronophage aujourd’hui, mais bien plus qualitatif. « Avec l’expérience, j’ai appris qu’il fallait donner de l’importance aux étirements, à la nutrition, aux séances de massage. Au début, je trouvais que c’était une perte de temps, mais en réalité, c’est un gain. On récupère mieux et on abîme moins son corps. »

Cette année, Leslie Nowicki s’est lancée dans un défi qui ne la motivait pas, jusqu’à présent, en grande partie à cause de la route à faire : le Grand Prix des raids du Nord. « Comme on ne peut pas sortir du territoire à cause de la crise sanitaire, je ne peux pas participer aux trails à l’étranger, souffle celle qui s’est déjà illustré en Nouvelle-Zélande ou à Hong-Kong. Et finalement, je ne regrette pas du tout de faire de la route pour aller courir dans le Nord. C’est dépaysant pour moi qui ne cours que dans le Sud. »

La suite ? Elle ne veut pas vraiment être précise. Ni sur l’extérieur puisqu’elle a « arrêté de regarder les courses possibles pour éviter de se faire du mal (rires) », ni en Nouvelle-Calédonie. « J’ai été blessée la moitié de la saison l’an dernier, alors je ne veux pas trop faire de plans. Je compte courir les raids du Nord et la Gigawatt. Pour le reste, on verra. » Leslie Nowicki passera aussi de l’autre côté de l’organisation pour le trail de Boulouparis, le 19 septembre. Licenciée à la JS Vallée-du-Tir, qui organise l’événement, elle y sera bénévole. Leslie ne fait pas que courir. Elle le sait, d’ailleurs, elle devra bien arrêter un jour. « Mais je trouverai malgré tout un moyen de faire du sport!»

A.B.

© Photoaction/Sunset Trail