Les Républicains calédoniens posent leurs conditions

Le bureau du conseil politique des Républicains calédoniens s’est réuni, en fin de semaine, pour adopter une stratégie dans le cadre des discussions post- référendum. Trois motions ont été adoptées.

Suite à leur dernier conseil, les membres du parti ont annoncé, par voie de communiqué, la validation de trois motions. La première concerne le renforcement du mouvement loyaliste. Les Républicains calédoniens seront « partie intégrante d’un grand mouvement politique qui regrouperait l’ensemble des loyalistes dans une fédération de partis qui permettra à chacun de garder son identité tout en permettant aux Calédoniens d’adhérer au choix à l’un des mouvements ou en direct à la fédération. » Comme le souligne Sonia Backes, la présidente du parti, « l’idée est d’avoir un outil capable de préparer, unis, les négociations quand elles auront lieu ».

Éviter un référendum

Dans la deuxième motion, les Républicains calédoniens s’engagent à « participer activement aux discussions qui permettront d’éviter un nouveau référendum clivant. Ils entreront dans un dialogue apaisé et constructif dans le but de défendre les intérêts de tous les Calédoniens qui veulent vivre dans la paix : ceux des 81 000 qui veulent maintenir notre lien avec la France, mais aussi ceux des 71 000 qui ont fait le choix de l’indépendance pour des raisons identitaires, mais qui croient encore dans notre capacité à vivre ensemble, et les 35 000 qui n’ont pas pu s’exprimer lors de ce scrutin, mais qui partagent notre volonté de construire une Calédonie inclusive et pacifique ». Dans les discussions, il s’agira donc à la fois de défendre la majorité démocratique, de prendre en compte le message envoyé par ceux qui ont voté oui, les raisons de leur vote (identitaires, sociales, etc.) et d’évoquer la réintégration des personnes qui sont installées durablement en Nouvelle-Calédonie et ont la volonté d’y rester.

Éviter les « intimidations »

La troisième motion concerne les conditions de tenue d’un éventuel troisième référendum. Sonia Backes explique que « si les indépendantistes souhaitent, malgré les discussions, aller au troisième référendum, il n’est pas question que le camp loyaliste continue de se laisser faire. »

Le parti veut la fin des bureaux de vote délocalisés, l’inscription automatique des natifs de droit commun comme pour les coutumiers, le respect de la période d’occultation la veille et le jour du scrutin et la protection des bureaux de vote de toute intrusion ou intimidation. Le parti dénonce enfin « les agissements de Nouvelle-Calédonie La Première pendant la campagne et demande la mise en place d’un organisme de contrôle spécifique géré par le haut-commissariat et les forces politiques ». Des demandes qui ont soulevé de vives réactions de la part d’une partie des Calédoniens. À noter qu’un dernier point était à l’ordre du jour de ce conseil politique : la modification de l’organigramme des Républicains calédoniens et la nomination de Naïa Wateou au poste de secrétaire générale du parti, aux côtés de Philippe Blaise et de Willy Gatuhau.

D.P.

©Les Républicains calédoniens