Les Républicains calédoniens et les trois défis du prochain gouvernement

Pour que la voix des Républicains calédoniens se joigne à celles des autres loyalistes, afin d’élire un président du gouvernement, Les Républicains leur demande un peu de « responsabilité » et une « inflexion de leur politique économique » qui rendrait à la Nouvelle-Calédonie confiance en elle. Un courrier dans ce sens a été envoyé par la formation aux capitaines de la plateforme…

Côté timing. – Les choses sont maintenant figées. Aujourd’hui, les élus du Congrès fixeront à 11 le nombre de membres du 15e gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Fin de semaine, les listes seront déposées sur le bureau de l’assemblée du boulevard Vauban. Dans une semaine, précisément le jeudi 31 août, on connaîtra les noms des membres du gouvernement élus à la proportionnelle. Les choses se corseront alors pour élire un président et un vice- président à cet exécutif.

Christopher Gygès. – Fidèle collaborateur politique de Sonia Backes, qui sera le représentant des Républicains calédoniens au gouvernement, il ne donnera sa voix (décisive) à la plateforme que « si une inflexion de la politique économique se décide » : Isabelle Lafleur l’a clairement indiqué sur NC 1ère. « Cette plateforme, que je nomme pour l’heure canot de sauvetage », tant elle a servi à offrir des postes aux perdants des dernières législatives, « en privant 18 000 Calédoniens de se prononcer sur leur avenir », dit la patronne du RPC, doit aujourd’hui prouver qu’elle se préoccupe « du développement de la Nouvelle-Calédonie ».

Responsabilité et non revanche. – L’élection d’un nouveau président du gouvernement « nous impose de faire preuve d’une grande responsabilité face à l’enjeu, mais également de choisir la meilleure voie face aux défis majeurs qui sont devant nous », écrit le groupe de Sonia Backes, dans une lettre aux plateformistes en date du 20 août. Face aux « incertitudes institutionnelles, économiques, sociales et sécuritaires, cette élection doit permettre de retrouver la confiance et d’apporter des réponses fortes et concrètes aux Calédoniens », ajoutent-ils. Conclusion : pour engager cette nouvelle dynamique, « il est essentiel que la tête de l’exécutif apporte de la sérénité et de l’apaisement dans un climat qui se devra d’être consensuel pour accompagner la fin de l’Accord de Nouméa ».

« L’inflexion économique ». – En clair et s’il veut réussir, le prochain gouvernement, qui sera aux manettes au moment du référendum de 2018, aura trois défis à relever.

1- D’abord redonner confiance aux milieux économiques, en cessant, par exemple, de perpétuellement opposer petites et grosses structures pour finalement n’additionner que des destructions d’emplois.

2- Prendre ensuite à bras-le-corps le problème de l’insécurité, qui a depuis longtemps dépassé le stade du ressenti. Même si la compétence est régalienne, l’impulsion doit être politique et collégiale : ne serait-ce qu’afin que le référendum d’autodétermination se déroule dans un climat le plus serein possible…

3- Sauver, enfin, les régimes sociaux, tous dans le rouge, en assainissant les finances publiques. La majorité sortante a créé 15 milliards d’impôts nouveaux en deux ans et pour autant le compte administratif fait apparaître un déficit de trois milliards. Ce qui signifie que le duo Germain/Dunoyer aura « flambé » 18 milliards de francs, sans impact sur l’économie. Ni sur le marché de l’emploi, qui continue à se détériorer.

Or, de plus en plus d’élus (in et hors plateforme) se demandent, si finalement, Philippe Germain est encore le candidat idoine pour la présidence.

M.Sp.