Les nationalistes et humanistes lancent leur campagne

Après sa récente création née du rapprochement entre le Parti travailliste et le MNIS, le Mouvement nationaliste pour la souveraineté kanaky (MNSK) part à son tour en campagne. Il est suivi par le Parti humaniste qui va aussi mobiliser ses troupes pour le oui.

Le MNSK, qui se veut une alternative au FLNKS, va faire campagne pour un oui, mais pour un oui « différent », comme l’a souligné lors d’une conférence de presse Muneiko Haocas, la présidente du MNIS. Son mouvement dénonce la bipolarité politique née des accords et ne se reconnaît plus dans les fondements et les actions menées ces dernières années par le FLNKS. « Nous allons voter pour le oui, mais un oui nationaliste, un nationalisme qui sommeille chez beaucoup d’indépendantistes du Front. »

Pour la présidente du MNIS, le 4 octobre, ce n’est pas pour le bilan du FLNKS qu’il faudra voter, « le bilan de cet accord de partis qui a gangrené et phagocyté, quelque part, le discours politique et donc l’ensemble des politiques publiques ». Le MNSK va mener campagne pour un oui qui va retrouver les fondements du nationalisme afin de mettre un terme à la « bipolarité politique qui s’est installée depuis les 30 dernières années. » Plus indépendantistes que leurs alliés du Front, les sympathisants du MNSK lancent donc en ce sens leur campagne en allant à la rencontre des autorités coutumières pour ensuite présenter un projet détaillé dans les jours qui viennent.

Montrer sa différence

De son côté le Parti humaniste, qui a vu le jour cette année, histoire d’avoir une représentation aux municipales, et a même obtenu un élu au conseil municipal de Lifou en la personne de Jean-François Lalié, se lance aussi dans la campagne. Mais à la différence des nationalistes, il appelle toute la population et ses sympathisants à se mobiliser pour le oui sur la base de certaines valeurs. Pour eux, il faut que la Calédonie accède à un statut de nation en Mélanésie basé sur « les valeurs humaines qui ont tendance à disparaître dans le nouveau schéma de société. On veut remettre l’état d’esprit de l’humain, et surtout du Kanak, dans le futur État », a précisé Jean-François Lalié sur NC La Première, avant d’ajouter que « bien sûr qu’il y a des réformes à engager après l’indépendance, mais il faut d’abord que le pays soit indépendant. Donc, nous, on rejoint la campagne pour le oui sur le terrain, à Lifou comme un peu partout dans le pays ».

D.P.

©MNSK