Les Jeux de Salomon en ligne de mire

Le nom des 71 athlètes qui porteront les couleurs calédoniennes lors des Mini-Jeux du Pacifique, du 17 au 25 juin aux îles Mariannes du Nord, sont enfin connus. Si la première place du classement général semble hors de portée pour les Cagous, l’objectif affiché du Comité territorial olympique et sportif est la préparation des Jeux de Salomon 2023. Le point avec Michel Quintin, directeur du CTOS, à moins de six semaines du départ.

♦ Une victoire improbable…

« On sait que l’on ne gagnera pas ces Mini- Jeux », pose d’emblée le patron du CTOS. Les calculs sont simples : avec près de 80 % des médailles d’or distribuées dans l’ensemble des neuf disciplines regroupées en haltérophilie (environ 60 en comptant les nombreuses catégories) et en athlétisme (52 en tout), handisport compris, difficile pour les Calédoniens, qui manquent de représentants dans ces deux sports, d’espérer truster le haut du tableau. « Lors des grands Jeux, notre point fort est d’être présents dans toutes les disciplines avec des possibilités de médaille partout. Mais avec un nombre de sports limité, c’est compliqué d’être compétitif. »

D’autant plus que les Cagous feront cette année l’impasse sur le baseball, le tennis et le beach-volley féminin, faute d’athlètes disponibles. Dans les autres disciplines, il faudra également compter quelques absents qui auraient pu changer la donne, à l’image de Titouan Puyo en va’a, Nicolas Brignone et Pierre Fairbank en athlétisme handisport ou encore Émilie Ricaud en golf, tous occupés par d’autres échéances nationales ou internationales.

Sur les dix éditions des Mini-Jeux du Pacifique, les Cagous n’en ont remporté que trois : aux Salomon en 1981, aux Palaos en 2005, où la natation, l’une de nos spécialités, était de la partie, et au Vanuatu en 2017, notamment grâce à une razzia en judo et en karaté. Alors que sur les 16 Jeux qui se sont tenus depuis 1963, la Nouvelle-Calédonie est arrivée en tête à 13 reprises.

♦ … mais quelques médailles espérées

Les sportifs du Caillou ne seront pas pour autant à Saïpan pour faire de la figuration. Après un carton plein lors des Jeux de Samoa en 2019, les golfeurs représentent une importante chance de médailles. « Chez les hommes, Dylan Benoît et Guillaume Castagne ont déjà gagné des Jeux et des Mini-Jeux. Du côté des féminines, Inès Lavelua-Tufele et Mohéa Mansbendel, qui sont actuellement les meilleures sur le territoire, peuvent très bien être en or », assure Michel Quintin.

Autre spécialité calédonienne, le triathlon : « traditionnellement, c’est une discipline dans laquelle on remporte pas mal de médailles. Mais cela va notamment dépendre de l’état de forme des Tahitiens, qui avaient frappé fort à Apia. »

L’autre duel fratricide très attendu se déroulera en va’a. Habitués des grands chelems, les rameurs du fenua s’étaient en effet laissé surprendre sur le plan d’eau samoan, cédant aux Calédoniens les deux premières médailles d’or de leur histoire.

Directeur du CTOS depuis plus de dix ans, Michel Quintin a notamment été champion du monde de planche à voile en 1987 et 1990.

 

♦ Briller en 2023

À Saïpan, les Cagous auront déjà une autre échéance en tête : la 17e édition des Jeux du Pacifique, qui se tiendront à Honiara l’an prochain. « C’est vraiment notre objectif : préparer nos athlètes pour les Salomon, affiche le directeur du CTOS. C’est important de les remettre en mouvement après deux années marquées par le manque de compétitions à l’international. On va également en profiter pour faire un état des lieux du niveau des adversaires de la zone. Car la crise sanitaire a certainement rebattu les cartes. »

♦ Sous le signe du Covid

Avec l’épidémie qui continue de sévir dans le monde, difficile de rassembler les délégations des 24 pays participants dans un même lieu. Les conséquences de la crise sanitaire se font donc bien sentir sur l’organisation de ces Mini-Jeux. Premièrement, le pays hôte impose à ses visiteurs un schéma vaccinal complet pour pouvoir poser le pied sur ses terres. « On a quelques athlètes non vaccinés qui ne pourront pas être du voyage », déplore Michel Quintin.

Ensuite, si l’obligation d’effectuer cinq jours de quarantaine à l’arrivée a été supprimée début mars, les athlètes devront tout de même présenter un test PCR ou antigénique 24 heures avant le départ, un autre à l’arrivée, puis un dernier cinq jours plus tard. Sur place, les masques devraient également être obligatoires dans les lieux publics et les repas seront servis sous forme de plateaux individuels.

Seul point positif, et non des moindres : le logement. Pour éviter les regroupements, les traditionnels dortoirs, installés dans des salles de classe, ont été remplacés par des chambres d’hôtel de deux à six places. Une première dans l’histoire des Jeux.

Titouan Moal (© CTOS et T.M.)


LA LISTE

Athlétisme (handisport) :
Athlètes : Joanne Lhuillery, Rose Vandegou, Rose Welepa et Marcelin Walico.

Encadrants : Noha Tetuanui et Yolina Bova.

Athlétisme :
Athlètes : Loan Ville, Ulric Buama, Marvin Delaunay-Belleville, Esther Wejieme, Lucie Turpin, Caihe Jacky Caihe, Manuella Gavin, Jérémiah N’Godrela, Côme Oblet, Nicolas Kasarherou, Charlotte Michel, Florient Girard, Isabelle Nicolas, Ateliana Magoni, Clara Rostaing et Emmanuel Eatene.

Encadrants : Steeve Druminy et Sébastien Tessarolo.

Badminton :
Athlètes : Johanna Kou, Marine Naveros, Marine Souviat, Yohan De Geoffroy, Lucas Juillot et Carl N’Guela.

Encadrants : Laurent De Geoffroy et Thommy Sargito.

Beach-volley :
Athlètes : Jonathan Taoupoulou et Loïc Ue.

Encadrants : Petelo Manuopuava et Sosefo Matavalu.

Golf :
Athlètes : Emeline Mardelaine, Lola Alibaud, Inès Lavelua-Tufele, Mohéa Mansbendel, Guillaume Castagne, Dylan Benoît, Jules Guepy et Hugo Koch.

Encadrants : Eric Figueres, Julien Foret et Dominique Ricaud.

Haltérophilie :
Athlètes : Demy Dabin, Jessica Idjan, Prescillia Piotrowsky et Sylvain Duclos.

Encadrant : Quentin Mattei.

Tennis :
Athlètes : Louam Boivin, Rafael Bonnet de Larborgne, Victor Lopes et Icham Tidjine.

Encadrants : Jean-Louis Pieters et Pierre-Henri Guillaume.

Triathlon :
Athlètes : Charlotte Robin, Nathalie Viratelle, Manon Brasseur, Patrick Vernay, Mathieu Szalamacha et Florian Barket.

Encadrants : Eric Meunier et Pierre Peccoud.

Va’a :
Athlètes : Fabienne Devambez, Isabelle Froud-Cornaille, Cynthia Mainguet, Marcy Manate, Moetuarii Manate, Frédérique Pandosy, Méléani Siakinuu, Rosemelle Terii Benjamin Legavre, Albert Mainguet, Herman Mama, Cliff Mauore, Suliano Katoa, Fabien Larhantec, Ivann Muliava, Kevin Harbulot, Franck Mackenzie, Kaimana Bastien, Jerry Tihopu, Anthony Brinon et Melvin Guiraud.

Encadrants : Maire Taerea et Philippe Mainguet.