Les implications du « oui » et du « non » : le document

A voter looks at ballot papers as people arrive to vote in the referendum on New Caledonia's independence from France in Noumea, on the French overseas territory of New Caledonia, on November 4, 2018. - The French Pacific islands of New Caledonia were voting on November 4 on whether to become an independent nation, in a closely-watched test of support for France in one of its many territories scattered around the globe. (Photo by Theo Rouby / AFP)

Ce document, attendu par les Calédoniens, est finalement arrivé, mais seuls les dix membres du groupe Leprédour ont pu le consulter. Confidentiel, il suscite déjà des réactions.

Le document sur les implications du « oui » et du « non » à l’indépendance a été remis par le Gouvernement aux cinq membres indépendantistes et aux cinq membres loyalistes du groupe Leprédour, comme promis par le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu. Lors de sa venue sur le Caillou, en octobre 2020, il avait indiqué que ce texte d’une quarantaine de pages, très précis, serait délivré d’abord aux forces politiques, puis aux électeurs de la liste référendaire afin qu’ils mesurent les conséquences de leur vote le jour du troisième référendum. C’est donc chose faite et les représentants du groupe Leprédour vont pouvoir l’étudier et en discuter à Paris avec l’État, du 25 mai au 3 juin.

Confidentialité

Cependant, il ne s’agit pas de la version finale telle qu’elle sera proposée aux électeurs. Si elle semble très détaillée par rapport aux deux documents transmis par l’État avant les premières consultations, c’est pour le moment « un document de travail », comme le souligne Sonia Backes, « d’où sa confidentialité ».

La présidente de l’Avenir en confiance estime qu’il y a « des éléments qui n’ont pas forcément à être diffusés », mais qu’il est « évident que tout cela sera rendu public à notre retour de Paris, dans le cadre de la campagne du référendum ». Le rapport, sur lequel tous les ministères ont apporté leur contribution aborde, chiffres et graphiques à l’appui, différentes implications du « oui » et du « non » allant des engagements de la France à ceux l’Europe, en passant par les compétences régaliennes, les questions économiques, la mutation des fonctionnaires, la nationalité, le statut, etc. Il se penche en particulier, on l’aura compris, sur ce que serait la Nouvelle-Calédonie au lendemain d’un vote en faveur de l’indépendance.

Les réactions des élus

Les responsables politiques, tout en respectant la confidentialité, se sont exprimés à ce sujet. Thierry Santa, représentant le Rassemblement, estime qu’il a « vocation à nourrir les discussions qui se tiendront à Paris autour des positions communes que le Rassemblement posera sur la table avec l’ensemble des Loyalistes », a-t-il déclaré aux Nouvelles calédoniennes, avant de rajouter sur NC La 1ère : « On sent véritablement un travail de fond réalisé par les services de l’État et qui aboutit à un résultat très dense, qui nécessitera encore des discussions ». Sonia Backes, pour l’AEC, observe que le contenu « est extrêmement précis d’un point de vue juridique et financier » et qu’une deuxième partie contient « des questions aux responsables politiques pour mettre chacun devant ses responsabilités ».

Côté indépendantiste, Victor Tutugoro évoque lui aussi, dans les colonnes des Nouvelles calédoniennes, un document « très dense, fourni, complet qui pose des questions pertinentes ». Roch Wamytan, sur NC La 1ère, a ajouté être conforté « à partir du moment où l’ensemble des aspects concernant le « oui » et le « non », notamment les aspects juridiques, ont été abordés ». Il juge, par ailleurs, qu’il « laisse beaucoup de place à la discussion, puisqu’il y a des éléments dans le « oui » et dans le « non » qui ont une portée politique ». Nul doute que les échanges seront denses à Paris, avant une présentation du document aux Calédoniens qui pourront, à ce moment- là, savoir exactement ce que leur réservera l’avenir.

D.P.

©Théo Rouby/ AFP