Les feux tactiques intégrés à la formation des pompiers

La direction de la Sécurité civile et de la gestion des risques (DSCGR) forme désormais des pompiers territoriaux aux feux tactiques. Les premières sessions ont eu lieu à Touho, dans le cadre d’un partenariat avec la tribu de Tiouaé (Tiwae).

Les feux tactiques, pratiqués de manière ancestrale dans de nombreux pays comme l’Australie, les États-Unis et utilisés notamment dans le sud de la Métropole depuis une vingtaine d’années ou ponctuellement en Nouvelle-Calédonie, ont été inscrits dans la loi de modernisation de la sécurité civile. Le 7 juin, un arrêté est venu fixer le cadre des formations et des emplois d’équipiers et cadres feux tactiques qui auront pour mission de gérer l’application de ces méthodes sur le terrain. Les deux premières formations se sont déroulées ce mois-ci à Touho pour 19 équipiers.

Efficaces sans trop de moyens

Concrètement, il s’agissait d’apprendre le brûlage tactique qui permet, dans le cadre de la lutte contre un incendie, de canaliser le flanc d’un incendie, d’éteindre une lisière ou de créer une zone refuge ainsi que le contre-feu qui a pour objectif de s’opposer à un incendie.

Les pompiers ont par ailleurs été formés au brûlage dirigé, utilisé en préventif sur les zones où le passage du feu est récurrent et que l’on vide de combustible.

« Ce sont des techniques qui fonctionnent très bien et qui sont très intéressantes quand on n’a pas beaucoup de moyens, même si elles ne constituent pas de solutions miracle » explique le capitaine Olivier Cyprien, conseiller technique territorial feux de forêt.

Brûlage utile en tribu

Autre point positif, la formation a été réalisée en partenariat avec les populations de Touho dans le cadre d’un projet de mise en valeur des terres coutumières et plus particulièrement, des savanes en province Nord (« Pa Mulip Dièli Mwô »).

Les pompiers ont été approchés pour brûler des zones définies par la tribu de Tiouaé pour la régénération de la paille, la de niaouli ou afin de réaliser des pare-feux pour des zones de plantation ou des lignes de crêtes pour protéger les zones sensibles. « C’est la première fois qu’une telle opération était organisée et il était rassurant pour les populations de définir les espaces et que le brûlage soit effectué de manière sécurisée », souligne Solène Verda de l’ONF international, partenaire du projet.

C.M.

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