Les enseignants dans l’attente

À dix jours de la rentrée, les conditions de la reprise ne sont pas encore connues. C’est ce vendredi matin que le gouvernement et le vice-rectorat doivent présenter aux syndicats le protocole qui sera appliqué à l’école. De nombreuses questions se posent.

Quelles seront les règles si un élève ou un enseignant est positif ou cas contact ? Quid du masque et de l’effectif par classe ? Les syndicats s’interrogent alors que la prérentrée aura lieu la semaine prochaine. « Le masque reste très contraignant. Il n’est, par exemple, pas obligatoire dans les centres de vacances », remarque Christophe Dabin, secrétaire général en charge du primaire à l’UT CFE-CGC.

Pour Benoît Lamothe, de la Fédération des fonctionnaires enseignement, l’essentiel est de maintenir des accès sécurisés avec des sens de circulation et les gestes barrière. La demi-jauge ? « C’est très compliqué. » Le syndicaliste le reconnaît. « Il n’y a pas de modèle idéal. » Le plus important, après une fin d’année difficile pour les professeurs et les élèves ? « Que le protocole proposé soit applicable sur le terrain, qu’on ait le temps de faire nos remarques et qu’elles soient prises en compte afin que cela se passe en douceur. »

 

Après une rentrée sous haute surveillance en octobre comme ici, au collège d’Apogoti, à Dumbéa-sur-Mer, les syndicats espèrent que le protocole ne sera pas aussi lourd pour les quelques 4 500 enseignants et 65 000 élèves du territoire.

 

Dans ce contexte aux multiples inconnues, Christophe Dabin regrette que la réunion avec le gouvernement et le vice-rectorat, prévue ce vendredi 4 février, intervienne aussi tard. « On est tous dans l’expectative alors qu’on avait demandé d’anticiper. Cela laisse peu de temps pour se préparer. »

« Une rentrée la plus normale possible »

Autre sujet d’inquiétude : la vaccination obligatoire. « On n’a personne pour remplacer les enseignants non vaccinés s’ils ne peuvent pas travailler. Qu’est-ce qu’on fait des élèves ? », se demande Christophe Dabin.

Au-delà du Covid, les professeurs auront à gérer un problème supplémentaire, celui du retard pris par certains l’année dernière. « Il faudra davantage encadrer ces enfants en difficulté et mettre en place une remise à niveau, explique Fabienne Kadooka, secrétaire générale en charge du secondaire à l’UT CFE-CGC. On sait que cette rentrée ne sera pas comme les autres, mais on souhaite qu’elle soit la plus normale possible. »

C’est justement un retour en classe « dans des conditions normales » qui semble se profiler du côté du gouvernement, sans demi-jauge et avec des modes de vérification allégés vu le taux de contamination. Resteront, semble-t-il, le port du masque pour tous à partir de 6 ans et les gestes barrière, sachant que la vaccination des jeunes a bien progressé ces derniers mois. Mais, c’est aussi une des leçons de cette période, tout peut encore évoluer jusqu’au dernier moment en fonction de la situation sanitaire.

 

Anne-Claire Pophillat (© Archives DNC/T.G.)