L’Institut de la statistique et des études économiques, en comparant les données d’avant les émeutes du 13 mai et celles arrêtées au 31 août, a livré lundi 7 octobre un premier impact des exactions sur l’économie calédonienne.
Si, fin 2023 et début 2024, l’emploi salarié privé était déjà en baisse de 2 %, « au deuxième trimestre, le recul sera bien plus prononcé, avec une perte estimée à près de 6 000 emplois », écrivent les économistes de l’Isee. Une destruction de postes conséquente parmi les 66 600 salariés recensés au premier trimestre.
En août, 4 930 personnes privées d’emploi ont été indemnisées au chômage total, soit 7,4 % de l’effectif salarié en mars. Un détail est significatif : le nombre mensuel de bénéficiaires du chômage de droit commun, autre donc que le spécifique exactions, est passé, en un an, de 2 424 à 3 651 en août. « Parallèlement, mentionne l’Institut, la moitié des entreprises employeuses ont fait une demande de chômage partiel au titre des exactions. » Ce qui représentait, à la fin août, 19 330 personnes, soit 29 % de l’effectif salarié. En outre, entre le début des émeutes et fin août, la Nouvelle-Calédonie a perdu 910 travailleurs indépendants.
L’Institut de la statistique relève enfin que l’extraction minière s’est effondrée pour atteindre en juin un point bas mensuel historique de 193 530 tonnes humides avant de remonter. Et le montant de l’épargne collectée auprès des entreprises et des ménages plonge depuis le début de l’année.
Y.M.
