Législatives : Wali Wahetra et Gérard Reignier candidats pour le FLNKS

Représentants du Palika et de l’Union calédonienne de la nouvelle et de l’ancienne génération indépendantiste, Walisaune Wahetra et Gérard Reignier ont annoncé leurs candidatures respectives dans la première et la deuxième circonscription le mardi 17 mai, à Dumbéa. Ils seront secondés par Fidel Malalua (USTKE) et Marie-Pierre Goyetche (Parti travailliste).

Le Front a choisi la fougue de Wali Wahetra pour mener la difficile bataille de la première circonscription, celle de Nouméa et des Îles, où le camp loyaliste est largement favori. Élue du Palika, vice-présidente de la commission de l’enseignement et de la culture du Congrès, l’institutrice originaire de Lifou veut croire que la victoire est possible. « Notre arme, c’est l’unité. On y croit et on y va gagnants ! » Brandissant les résultats d’un sondage réalisé en 2021 qui dit que 66 % des Français sont favorables à l’indépendance, elle compte « faire appel à la solidarité du peuple français » et dénoncer « l’attitude coloniale de l’État » depuis Paris.

Wali Wahetra aura pour suppléant Fidel Malalua, 4e vice-président de l’USTKE. Décidé à rassurer les électeurs vis-à-vis de l’indépendance, il en veut aux loyalistes qui « instrumentalisent » le destin commun. « Ils en ont fait des brochettes pour être élus. »

Autre configuration, autre choix dans la deuxième circonscription. Pour battre Thierry Santa et Nicolas Metzdorf et réussir là où Louis Mapou avait échoué en 2017 (45 % – 55 % face à Philippe Gomès), le FLNKS fait confiance à l’expérience de Gérard Reignier. « On va voir beaucoup de nouveaux élus et de jeunes dans cette Assemblée nationale qui ne connaissent pas forcément l’histoire de la Calédonie », pronostique le cadre de l’Union calédonienne, qui se propose de leur exposer son point de vue pour le passé et l’avenir.

La France sera « moins belle », mais « plus grande »

« Macron a dit que la France serait moins belle sans la Nouvelle-Calédonie. C’est vrai, mais si elle l’accompagne vers la pleine souveraineté, elle sera plus grande. » Sa suppléante, la non moins expérimentée Marie-Pierre Goyetche, veut un député indépendantiste pour « utiliser les différents canaux nationaux et européens », afin de faire valoir les mots d’ordre du FLNKS. « Hors de question de dégeler le corps électoral, hors de question d’un nouveau statut au sein de la France », martèle la vice-présidente du Parti travailliste.

Wali Wahetra et Gérard Reignier devraient être les seuls candidats indépendantistes face à une dizaine de loyalistes.

 


Discussions bilatérales

« Il faut que la mouvance indépendantiste soit représentée à l’Assemblée nationale, qu’elle participe aux négociations ici, en Nouvelle-Calédonie, avec l’État », à qui le FLNKS demandera « des discussions bilatérales », a déclaré Wassissi Konyi, porte-parole du bureau politique du FLNKS, dans la lignée de la position adoptée au congrès de N’dé, à Païta, une semaine plus tôt.

 


Atteindre le second tour, « complètement réalisable »

Wassissi Konyi a fait les comptes minutieusement, comme avant chaque échéance jugée importante par le FLNKS. Il estime que « l’objectif d’aller au second tour est complètement réalisable » dans les deux circonscriptions.

Dans la première, pour réaliser un score d’au moins 12,5 % au premier tour, le 12 juin, il faudra « 12 000 voix », quand les indépendantistes avaient récolté « 25 000 voix » lors du deuxième référendum, en 2020, dans ce secteur. Pour cela, il faudra « remobiliser la mouvance indépendantiste » après le boycott du troisième référendum. Le FLNKS compte une nouvelle fois sur l’efficacité de sa campagne de terrain, qui ne durera qu’un mois.

 

Gilles Caprais (© G.C.)