L’écotourisme, une stratégie payante

Les communes de La Foa, Moindou, Farino et Bourail misent depuis plusieurs années sur le développement du tourisme vert. Une stratégie qui semble porter ses fruits, à l’image du succès rencontré par la Fête de l’écotourisme, qui se déroule jusqu’au 19 juin dans la région.

Inspirées par la Nouvelle-Zélande, l’Auvergne et la Bretagne, qui ont misé sur un tourisme en harmonie avec la nature, les communes de La Foa, Moindou, Farino et Bourail ont emboîté le pas en organisant la Fête de l’écotourisme qui souffle, cette année, sa septième bougie. Depuis le 9 mai et jusqu’au 19 juin, 93 animations sont proposées dans la région : visites de tribu, marchés paysans, concours et même un atelier de construction d’une pirogue avec les artistes de Harrii. « Notre principal objectif est de se réapproprier les gestes des anciens. Mais nous voulons aussi être acteurs de la commune et c’est important de développer l’activité touristique », explique Jean-Jacques Poiwi, secrétaire de la nouvelle association. Les sculpteurs partagent leur savoir-faire et vendent leurs produits. Ces échanges constituent l’un des aspects vertueux de l’écotourisme.

Des retombées économiques

En 2019 et 2021, La Foa et Bourail ont obtenu le label métropolitain Station verte qui les a confortées dans leur stratégie. « Cela nous a incités à poursuivre le développement de ce secteur », explique Thomas Badon, directeur de l’office de tourisme de La Foa, Moindou et Farino. Et les bénéfices économiques sont au rendez-vous. « C’est très encourageant, notamment dans les tribus qui accueillent les touristes. Toutes ne vont pas à la même vitesse et nous fonctionnons au rythme de chacune, mais la dynamique est clairement en marche », précise-t-il.

En début d’année, une journée de partage à Koindé a été organisée avec des activités et des randonnées. L’office a joué les intermédiaires en organisant le transfert des 14 visiteurs et en menant la coutume d’entrée. Cette journée a généré 150 000 francs de recettes pour la tribu par l’intermédiaire d’une association. L’année dernière, le week-end des savoir-faire a rassemblé 70 personnes à Table Unio et généré près d’un million de francs de retombées directes.

Les tribus ne sont pas les seules à bénéficier de ces avantages. Les associations Repair, Bio Caledonia, Bienvenue à la ferme et l’Ifel, interprofession fruits et légumes de Nouvelle-Calédonie, qui organisent prochainement l’événement « La balade gourmande » autour de la gastronomie locale, comptent générer un million de francs de retombées directes.

Une piste cyclable entre La Foa et Moindou

Et contrairement à d’autres secteurs économiques, la crise sanitaire n’a pas affaibli celui de l’écotourisme. C’est parfois même le contraire, comme à Farino, où les structures d’hébergement ont augmenté leur chiffre d’affaires de 30 % avec un taux de remplissage de 88 % en 2020 après la fermeture des frontières internationales. De tels résultats donnent forcément des ailes à la région.

La Foa tourisme réfléchit à la création d’une piste cyclable de 56 km avec une passerelle himalayenne reliant Moindou à Farino. Ce projet pourrait générer 350 millions de francs de retombées annuelles et créer 60 emplois locaux, selon une étude qui sera prochainement présentée aux élus. Des arguments qui pourraient convaincre.

 


S’étendre à toute la province Sud ?

Si la Fête de l’écotourisme est une initiative des communes labellisées Station verte, la province Sud s’inscrit dans cette dynamique de tourisme durable à plus grande échelle. « Un poste de chef de projet développement durable, qui travaille en étroite collaboration avec la partie environnement de la Direction du développement durable des territoires, vient d’être créé dans le nouveau service tourisme », précise Iolani Martin, la responsable. La province participe à l’événement via les actions mises en place au parc provincial des Grandes Fougères les trois premiers week-ends de juin.

 

Virginie Grizon (© La Foa Tourisme)