L’école s’adapte encore

Lundi, le gouvernement et le vice-rectorat ont annoncé une série d’adaptations sur le calendrier scolaire et les examens. L’objectif est de limiter tant bien que mal les effets négatifs sur l’éducation, la santé des enfants et la vie des familles.

La continuité pédagogique a beau être en œuvre et fonctionner visiblement un peu mieux que lors des précédents confinements, elle ne remplacera jamais l’école. Pour réduire le nombre de semaines à la maison et préparer au mieux les examens, les partenaires ont décidé de revoir le calendrier scolaire. Les vacances d’octobre, initialement prévues du 11 au 24 octobre, ont été avancées de deux semaines et se tiendront du lundi 27 septembre au dimanche 10 octobre. L’année scolaire, cela a été confirmé, se terminera le 10 décembre au lieu du 17 pour permettre l’organisation du référendum.

Présence et préparation aux examens

Sans ce changement, les enfants seraient restés sept semaines sans école. L’idée est de leur permettre de renouer avec l’apprentissage et d’apporter les services essentiels comme la cantine, le lien social, sans compter que des jeunes se trouvent déjà dans des situations précaires du fait de la maladie de leurs proches. Les parents doivent aussi être en mesure de travailler. Il s’agit, par ailleurs, de permettre aux jeunes de passer leurs examens dans des conditions acceptables. Dans le calendrier initial, il y aurait eu quatre semaines et demie pour les révisions du bac et cinq semaines pour le brevet. « On ne pouvait pas préparer les examens correctement », a expliqué Isabelle Champmoreau, en charge de l’enseignement au gouvernement.

La session 2021 des examens a déjà fait l’objet de mesures spécifiques au niveau national pour prendre en compte l’impact de la crise sanitaire, a souligné Erick Roser, vice-recteur. Elles reposent sur « la bienveillance, l’exigence et la prise en compte des réalités très différentes d’une région à l’autre ou d’un établissement à l’autre ».

Le bac général et le bac technologique se dérouleront en contrôle continu sauf pour le français en première (avec deux sujets au choix pour l’écrit et un nombre de textes plus réduits pour l’oral) et la philosophie en terminale (un sujet de dissertation en plus et prise en compte de la meilleure des notes entre le livret scolaire et le bac).

Le Grand oral est également maintenu, mais il n’y aura pas d’interrogation sur les sujets non étudiés en cours. En Bac pro et BTS, les évaluations se font en grande partie en contrôle continu. Quatre épreuves sont prévues en décembre et seules les deux meilleures notes seront retenues. Un oral de rattrapage sera mis en place pour les BTS.

 

Chloé Maingourd

 


Continuité pédagogique

Selon le vice-recteur, la continuité pédagogique a été mieux organisée que lors des confinements précédents avec une meilleure appréhension de l’équipement des élèves. La pochette papier a été utilisée dans 55 % des cas et à 80 % en collège. Un meilleur calibrage du travail des enfants en autonomie a aussi été constaté. Globalement, selon les chiffres du vice-rectorat, 95 % des élèves ont été en mesure de suivre les apprentissages avec les pochettes ou les services numériques. Cependant, 5 % restent difficiles à joindre et connaissent une rupture dans leur scolarité. Le syndicat des enseignants du secondaire public, SFA-CGC, avait indiqué à ce sujet il y a quelques jours, suite à des craintes avancées par l’Union des groupements de parents d’élèves (UGPE), que « les rares élèves qui n’ont pas eu accès aux documents sont ceux pour lesquels il n’y a eu aucune réponse des familles ». Le syndicat concède néanmoins que ce système « ne remplacera et ne sera jamais aussi efficace que des cours en présentiel » et qu’il y a effectivement des inquiétudes pour les examens.

 


Accueil des enfants des professionnels prioritaires
et « brigade de nounous »

Les services du gouvernement sont en train d’essayer d’intégrer davantage de professions pour la garde des enfants en crèche ou en école. Compte tenu de la gravité attendue de la crise, la priorité absolue a été donnée cette fois-ci aux enfants de soignants pour les libérer. Et les volontaires pour l’encadrement, en particulier en primaire, sont en nombre insuffisant. Une ouverture aux enfants des autres professionnels qui sont en charge de la gestion de crise est envisagée pour les vacances scolaires dans la mesure où le problème de moyens humains ne se posera plus, les centres ayant la volonté de fonctionner le plus largement possible. Le gouvernement souhaite par ailleurs monter une « brigade de nounous » pour accueillir les enfants de soignants (familles monoparentales et couples de soignants) les nuits et les week-ends.

 


Frais de crèche

Contrairement aux deux précédents confinements, les frais de garde en crèche ne sont pas pris en charge par le gouvernement qui n’en a pas les moyens dans une crise qui promet d’être plus longue et plus grave. La Nouvelle-Calédonie intervient, en revanche, pour combler le manque à gagner des crèches qui fonctionnent avec de toutes petites jauges. Les crèches sont tenues de rembourser ou de déduire les services non effectués. Pour les écoles, la plupart des communes ont déjà annoncé que les jours de cantine et de garderie payés au titre du mois de septembre seraient décomptés des prochains règlements.