Le Zika, une « urgence de santé publique mondiale » selon l’OMS

L’Organisation mondiale de la santé a décrété lundi que le virus du Zika constitue « une urgence de santé publique de portée mondiale » ce qui devrait accélérer l’action internationale contre le virus et la recherche scientifique.

C’est la plus grosse épidémie jamais connue et elle touche déjà 25 pays. L’urgence est « mondiale » estime l’agence onusienne que l’on avait peu entendue sur le sujet. « Les experts s’accordent sur le besoin urgent de coordonner les efforts internationaux pour poursuivre les investigations a déclaré la directrice de l’OMS, Margaret Chan. Ils considèrent que l’étendue géographique des espèces de moustiques qui peuvent transmettre le virus, l’absence de vaccin et de tests fiables, ainsi que le manque d’immunité de la population dans les pays nouvellement touchés […] constituent des causes supplémentaires d’inquiétude ».

Le virus transmis par le moustique Aedes semble entrainer dans ces pays nouvellement touchés en Amérique du Sud  des cas de microcéphalie, des malformations du fœtus porté par les femmes infectées et les nourrissons naissent avec un retard mental irréversible. Le virus du Zika est également soupçonné d’être lié au syndrome neurologique de Guillain-Barré (lire notre articlehttp://www.dnc.nc/zika-des-recherches-aussi-a-noumea/).

3 à 4 millions de cas à prévoir dans les Amériques

Le Zika est désormais présent dans 21 des 55 pays du continent américain ou 3 à 4 millions de cas sont attendus. Au Brésil, en moins de dix mois, plus d’un million et demi de personnes ont contracté le virus, et on évoque 3 500 cas suspects de microcéphalie. La situation est si préoccupante que les autorités déconseillent aux femmes de tomber enceinte et si elles le sont, de se rendre aux jeux Olympiques prévus en août prochain dans le pays. Un groupe de chercheurs, avocats et activistes a même déposé un recours devant la Cour suprême pour que l’avortement (interdit sauf en cas de viol au Brésil) soit autorisé en cas de microcéphalie.

Dans une bien moindre mesure, la présence du virus a été signalée au Royaume-Uni, en Italie, aux Pays-Bas, au Portugal, au Danemark, en Suisse sans toucher semble-t-il des femmes enceintes. La France on le sait, est touchée avec un stade épidémique en Guyane, et en Martinique. Cinq cas ont été recensés sur des voyageurs en France métropolitaine.

Plus proche de chez nous, les Australiens restent vigilants même si le moustique vecteur Aedes n’est présent que tout au nord du Queensland. Les autorités sanitaires ont prévu de dépister les touristes et les résidents de retour sur le territoire. La Papouasie Nouvelle-Guinée et les Fidji ont décidé d’accroître leurs efforts pour également dépister d’éventuels cas.

La qualification par l’OMS de la maladie en « urgence de santé publique », devrait accélérer les mesures de lutte internationale contre l’épidémie. Les outils de diagnostic et de surveillance de l’épidémie doivent être améliorés. La recherche scientifique va être encouragée alors qu’il n’existe actuellement ni vaccin ni traitement. Il faut aussi poursuivre les investigations pour comprendre mieux la relation entre le virus et les malformations congénitales.

C.M. avec l’AFP

Photo AFP.