Le tourisme, l’autre voie du développement

Le Salon du tourisme s’est tenu le week-end dernier. Près de 7 000 visiteurs se sont rendus au centre culturel Tjibaou pour découvrir les dernières nouveautés. Le vendredi, la journée était réservée aux professionnels qui ont pu rencontrer les médias australiens et néozélandais.

Avec son déménagement au centre culturel Tjibaou, le Salon du tourisme a trouvé un écrin plus attractif que la gare maritime du quai Ferry. Les Calédoniens ont toutefois répondu un peu moins nombreux qu’à l’édition 2015 qui avait drainé plus de 9 000 personnes. Reste que la fréquentation est plutôt bonne et montre tout l’intérêt des Calédoniens pour le tourisme sur le territoire.

Ce sont d’ailleurs ces mêmes Calédoniens qui font vivre la grande majorité des structures touristiques, que ce soit en matière d’activités, d’hébergement aussi bien que de restauration. La veille de l’ouverture, à l’occasion d’une conférence sur la soutenabilité de la croissance calédonienne, un des participants au salon faisait observer que les stratégies de développement du tourisme ne prenaient paradoxalement pas en compte cette clientèle essentielle.

Pour l’expert (*) qui animait la conférence, la Nouvelle-Calédonie doit ajuster son positionnement sur les marchés internationaux, ce qui pourrait lui permettre de dépasser le plafond des 100 000 visiteurs par an. L’idée est relativement simple et reprend une règle économique de base : mettre en valeur ses atouts propres de façon à différencier son produit. Cela permettrait de dépasser les handicaps du territoire que sont l’éloignement et les coûts élevés et de justifier un prix relativement élevé. En mettant en valeur le patrimoine, aussi bien naturel que culturel, le territoire serait en mesure d’offrir un produit unique.

Les rencontres entre les professionnels et les tour-opérateurs étrangers ont également montré une certaine inadéquation entre l’offre calédonienne et leur volonté d’obtenir des prix que les prestataires ne sont pas forcément capables de leur fournir, d’autant plus qu’ils n’apportent aucune garantie en matière de fréquentation.

Le résultat des Ateliers du tourisme, organisés par la province Sud, devrait être présenté début juillet et permettra probablement d’y voir plus clair. Ce sera l’occasion de fixer un nouveau cap pour développement touristique dans les cinq à dix prochaines années. Mais le salon ne suscite pas forcément des grandes réflexions. Pour les Calédoniens, il est surtout synonyme de bonnes affaires et d’une promenade au centre culturel autour d’animations.

M.D