Le Ruamm dans le rouge

Cela fait maintenant des mois que les professionnels de santé tirent la sonnette d’alarme. La récente audition de Dominique Cheveau, le directeur du CHT, par les membres du Congrès, avait permis au grand public de découvrir que la Cafat ne payait plus l’hôpital de manière « normale et régulière » depuis début octobre.

Une situation incompréhensible si l’on considère les multiples missions et autres rapports sur la protection sociale calédonienne ces dernières années. Depuis hier, les professionnels de santé ne seront plus payés, et ce, jusqu’à la mi-décembre. C’est ce qu’ils ont pu apprendre au travers d’un courrier qui a rapidement fait le tour des réseaux sociaux. D’une certaine manière, le problème est relativement simple. Chaque année, les revenus du régime unifié d’assurance maladie et maternité de la Cafat sont plus ou moins connus même s’ils dépendent de l’activité économique.

Aucune limite aux dépenses

Ces ressources sont censées couvrir les dépenses de santé des personnes affiliées au régime. Toute la difficulté est qu’il n’existe actuellement aucune limite aux dépenses. Tant qu’il y a des malades, la Cafat est tenue de rembourser, mais si le coût des soins dépasse les ressources, la caisse devient déficitaire. C’est le cas depuis de nombreuses années. La caisse, toujours en déficit, accumule les dettes au point que la situation actuelle est devenue intenable. Après qu’elle n’ait plus été en mesure de payer l’hôpital public et les professionnels de santé privé, la dernière étape serait d’avoir des difficultés de remboursement pour les particuliers.

Pansement sur une jambe de bois

Le gouvernement a annoncé que l’Agence sanitaire et sociale allait rapidement verser près de 2,5 milliards de francs à la Cafat afin de débloquer la situation. La décision devrait être validée lors de la prochaine séance hebdomadaire du gouvernement. Cette injection d’argent public à une caisse gérée par les partenaires sociaux reste un pansement sur une jambe de bois tant que la question du déficit ne sera pas réglée. Selon Thierry Santa, le président du gouvernement, un plan aurait été présenté aux autres membres du gouvernement, mardi matin. Il aurait été approuvé et devrait maintenant être présenté aux différents partenaires. Il pourrait également être validé lors de la prochaine séance du gouvernement.

M.D.