Le retour des grands prix

Après le « coup dur » de la coupure électrique du week-end dernier, la saison hippique peut être véritablement lancée ce samedi 23 juillet à Bourail. Au programme de cette deuxième réunion : dix courses classées dont deux de trot et huit de galop. Le point sur cette reprise tant attendue.

L’envie de proposer une belle saison aux amateurs est plus que jamais d’actualité. Toutefois, les difficultés sont là et il faut essayer de les surmonter indique Charles Ohlen, premier vice-président de la fédération hippique de Nouvelle-Calédonie. « Trois sociétés de courses sont présentes : Nouméa, Bourail et La Foa au lieu de sept. La fédération sera en cessation de paiement en mars 2023 si rien n’évolue et on souhaite pouvoir renégocier la répartition des gains du PMU. Mais ça ne se présente pas si mal, il y a un engouement. »

La culture équestre est ancrée dans le cœur des Calédoniens. Les sept prochaines réunions sont « importantes, car elles relancent la dynamique et vont être ponctuées par les grands prix », souligne Franck Guillermet, le directeur technique de la fédération. On s’impatiente « de voir qui sera le meilleur cheval dans chaque catégorie, d’assister à des grandes courses et de faire des prises de paris à l’hippodrome et dans les points de vente listés sur PMU.nc. Tous les Calédoniens peuvent parier pour soutenir la filière ».

Pur-sang anglais

Les courses bien dotées sont les prix province Sud, le grand Prix Pentecoste, la Casino Coupe Clarke ‒ course la plus convoitée dont ce sera la 89e édition ‒, la Dunstan Bourail Cup ou encore le grand prix du gouvernement en semi nocturne. Dans les stalles, il y aura des galopeurs pur-sang anglais, faits pour la course de galop.

« L’espoir est revenu à Bourail même si on n’avait pas foule pour un lancement de saison. Il y a eu des chevaux magnifiques, de belles courses avec les 52 chevaux qui ont pu courir toutes catégories confondues. Malheureusement, 25 chevaux locaux et importés n’ont pas pu participer. Ce lancement a aussi été l’occasion de caler les choses, car les chevaux ont besoin de courir pour évoluer. »

Charles Ohlen reconnaît que « après une année sans course, une demi-saison en 2021, puis une saison 2022 qui a commencé avec une demi réunion de course, l’ambiance était malgré tout bonne, les chevaux bien préparés, les gens contents que ça redémarre ».

« Un truc extraordinaire »

« On a vécu aussi un truc assez extraordinaire. On a fait un trial quelques jours avant la première réunion et le cheval One More de Salah Nasser s’est blessé. Il s’est encastré sous une voiture, il a fallu le tirer par la queue pour le sortir de là, deux gars ont été blessés… Il était contusionné, mais il a gagné une course ! » Des moments de joie qui font oublier les soucis.

Pour Yvan Draghiceviz, gagnant du prix en trot attelé avec Francky de Bouraké, un trotteur français, « c’est une chance qu’on puisse reprendre, car beaucoup d’écuries sont près de la rupture. Cette course gagnée est un petit plus. Même si ça devient difficile parce qu’il faut des courses pour avoir un retour sur investissement, j’aurais toujours un cheval pour les courses. C’est une passion à 90 %, mais il faut une cohésion entre tout le monde ».

Le retour de la saison a remis en selle, au pied levé, Anthony Di Palma, jockey aux quatre cravaches d’or. Il a un autre métier maintenant mais « [son] beau-père avait besoin de [lui] ». Il a gagné avec Maeva dont c’était la première course et Harry Potter qu’il n’avait jamais monté. « La saison a bien commencé pour tout le monde, même s’il est compliqué de savoir où on va. Ça va se jouer sur la préparation des chevaux et les jockeys » dit-il.

Pour inciter les inscriptions et proposer des courses attrayantes, il est désormais permis aux chevaux locaux de porter moins de poids que les chevaux importés. Après Bourail, ce samedi, la course suivante est prévue le dimanche 7 août à Nouméa (hippodrome Henri Milliard).

Marie-Hélène Merlini

Photo : Franky de Bouraké drivé par Angélique Draghiceviz, vainqueur du prix André Thomas / François Bardou

 

Les gagnants du 9 juillet

  • Prix Graziella Babin

Maeva de Tamoa, pouliche de 2 ans.

  • Prix Raoul Roy (classique 975 m)

King de Ouaté, 3 ans.

  • Prix Jean Foucrier

Harry Potter, 4 ans.

Entraîneurs et éleveurs des trois chevaux : Christian et Corinne Kaouma

  • Prix Charles Goussard (classique 975 m)

One More, 5 ans.

Entraîneur : Nasser Salah

  • Prix André Thomas en trot attelé

Francky de Bouraké.

Entraîneur et éleveur : Yvan Draghiceviz