Le Rassemblement mise sur sa liberté de ton

Mené par Thierry Santa dans la seconde circonscription et Virginie Ruffenach dans la première, le Rassemblement-Les Républicains défend sa capacité à s’opposer au Président, si nécessaire, dans l’intérêt d’une Calédonie « une et indivisible dans la République ».

Ils se sont élancés les premiers, le 30 mars, pour battre la campagne. Les candidats du Rassemblement, soutenus par Pascal Vittori et son parti Tous Calédoniens, ont « écouté » la population pendant plusieurs mois. Ils estiment être les mieux placés pour relayer à Paris la volonté générale de « construire l’avenir » au-delà de la question de l’indépendance, déjà « tranchée » par les trois référendums.

Car un député est élu pour expliquer au président « ce que veulent les Calédoniens », insistait Thierry Santa dans notre édition du 3 juin, « pas pour vendre aux Calédoniens ce que veut le Président ». Un parlementaire doit être capable de « dire non à l’État », ce qui fait à son sens le point faible des candidats qui comptent former une majorité présidentielle, Philippe Dunoyer et Nicolas Metzdorf.

Rejoindre cette alliance était inenvisageable, expliquait Virginie Ruffenach dans Les Nouvelles calédoniennes du 1er juin, puisque l’un des objectifs de la précédente union, l’Avenir en confiance, menée par Sonia Backes en 2019, « était de mettre de côté un parti, Calédonie ensemble, qui a, pour nous, fait beaucoup de mal ».

Pour Thierry Santa, il y a de toute façon « beaucoup plus de loyalistes à l’extérieur de leur groupe qu’à l’intérieur ». Il faudra s’unir avant les prochaines discussions sur l’avenir institutionnel, « c’est une évidence », mais autour d’un projet. À l’État, les candidats du Rassemblement réclament le dégel du corps électoral. « Empêcher des citoyens français de voter alors qu’ils ont construit leur vie et ont fondé leur famille ici, c’est inacceptable », martèle Virginie Ruffenach, attachée à ce « combat » qui « motive son engagement » en politique.

Pour la Calédonie, qu’ils veulent « une et indivisible au sein de la République », ils plaident en faveur d’une réforme des provinces : révision de la répartition des compétences, modification de la clé de répartition des fonds publics en faveur du Sud…

Fidèles aux « valeurs républicaines, océaniennes, chrétiennes et humanistes » du Rassemblement, ils entendent « privilégier l’économie libérale, mais en ayant à l’esprit la lutte contre les inégalités ».

 

G.C. (© Archives DNC/A.-C.P. et DR)