Le rallye fait son retour sur les routes du Sud

Pour le premier rallye de la saison, les pilotes ont retrouvé les sensations de conduite sur la terre rouge du Mont-Dore après cinq ans d’absence. Une compétition qui s’est déroulée le week-end dernier après plusieurs reports.

Les gants sont troués et le rouge de la combinaison a perdu de sa vivacité. Mais il ne s’agit là que de détails pour Alexis Barbou. L’un des neuf pilotes qui ont pris part au rallye organisé dans le Sud samedi. « C’est comme si on se réveillait après une longue absence, s’amuse-t-il, aux côtés d’Isabelle Verrier, sa copilote. En plus, pour moi aussi c’est un retour puisque je n’ai pas pris part à des compétitions l’an dernier. »

Neuf voitures ont été alignées avec ce qui se fait de mieux sur le Caillou, notamment la Peugeot 207 S2000 d’Éric Riandet. Malheureusement, elle n’aura pas vu la fin de la journée à cause d’un tonneau au début de la deuxième spéciale. La casse qui aura été également fatale à Alexis Barbou et sa Mitsubishi Evo IX.

Sept bolides finalement classés, trop peu pour satisfaire le patron. « Je suis très pessimiste, avoue Jean-Louis Leyraud, président de l’Association des sports automobiles de Nouvelle-Calédonie (Asa NC) qui organise l’événement. Avec une dizaine de voitures et autant de buggys, on rentre tout juste dans nos frais. Ce qui est rageant, c’est qu’il y a une vingtaine de voitures en Calédonie, dans les garages, qui dorment. Elles pourraient être mises en course. Mais je ne sens pas de volonté et c’est dommage. »

Rendez-vous en novembre

Ancien pilote de rallye, Guy Bacino a, lui, décidé de passer au buggy et n’a plus de voiture depuis des années. « Il faut comprendre qu’il y a besoin d’un sacré budget pour rouler avec une voiture, analyse-t-il. Par les temps qui courent, c’est compliqué. Il faut payer l’inscription, l’essence, les pneus. C’est un sacré budget. » Et cela, même si ce type de rallye est moins cher avec un seul parcours, donc moins de bénévoles, et des distances assez courtes, donc moins d’usure des pneus et de consommation d’essence. « On ne peut pas faire mieux », soupire Jean-Louis Leyraud.

Sous l’impulsion du nouveau président de l’Asa NC, le rallye avait fait son retour à Païta l’an dernier après quasiment trois ans d’absence. Cette année, l’heure de la diversification était donc venue. « Je me suis dit qu’il fallait varier, estime Jean-Louis Leyraud. On avait pour le moment organisé des compétitions autour de Gadji, cette fois, c’est le Sud. C’est un coin qui plaît. »

Mais ce rallye du Sud a été accouché dans la douleur. D’abord prévu au mois de juin, il avait été reporté faute de participants, puis une nouvelle fois à cause du mauvais temps en juillet. La troisième aura donc été la bonne pour les pilotes, malgré un temps pluvieux et donc des routes assez glissantes. Reste désormais à savoir si la situation va s’améliorer ou non dans le paysage du sport auto local. Premier élément de réponse le 2 novembre pour le deuxième rallye de la saison. Encore une fois dans le Sud.


Victoire à la maison pour Creugnet

Lui fait partie de ceux qui n’ont pas perdu la main. Présent sur le championnat de Nouvelle-Zélande depuis la saison dernière avec Philippe Delrieu comme navigateur, Eugène Creugnet a remporté le rallye du Sud en signant le meilleur chrono à chacune des cinq spéciales de la journée. De quoi s’imposer très largement devant Yverick Mercier (Subaru STI) et Jérôme Martinatti (Subaru STI). Il faut dire qu’Eugène Creugnet a de l’entraînement puisque cette compétition au Mont-Dore était son sixième rallye de l’année, après cinq premiers en Nouvelle-Zélande (Otago, Whangarei, Canterburry, South Canterburry et Coromandel). Il va en courir encore un petit dernier le 19 octobre du côté de Waitomo pour la clôture du championnat néo- zélandais.

A.B.

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