Le plan Sudrie ne passe pas

Christophe Coulson (UT CFE-CGC), mercredi 5 juillet au gouvernement. / © G.C.

Le plan de l’économiste Olivier Sudrie, commandé par le gouvernement, déplaît fortement aux syndicats. Supprimer les cotisations sociales
et financer le Ruamm par l’augmentation des impôts serait « un transfert de charge de l’entreprise vers les salariés », dénoncent-ils.

Les syndicats ne se sont pas empressés de commenter les conclusions du forum Perspectives, présentées conjointement le 6 juin par Louis Mapou et Olivier Sudrie. Qui ne dit mot… ne consent pas pour autant. « Les études de M. Sudrie sont à chaque fois très orientées, lance Christophe Coulson (UT CFE-CGC). Pour nous, elles ne reflètent pas la réalité des choses. »

Conseiller des gouvernements loyalistes et indépendantistes depuis 2011, l’économiste propose notamment la désindexation des fonctionnaires. « L’indexation c’est un mécanisme de calcul, qui aboutit à un résultat. Lorsque le salaire d’un ingénieur de la SLN ou de KNS est équivalent au salaire d’un ingénieur de la fonction publique, où est le problème ?, s’agace Joao d’Almeida (Fédération des fonctionnaires). Demain, si vous enlevez l’indexation, plus personne ne voudra être cadre dans la fonction publique. »

« PAS ACCEPTABLE »

Le cœur du plan Sudrie est la quasi-suppression des cotisations sociales (-82 milliards de francs par an) et le financement de la protection sociale par une forte hausse des impôts et taxes. « C’est le plan de l’interpatronale », constate Tony Dupré (Cogetra). « Olivier Sudrie est payé par le gouvernement depuis 2011, mais il travaille pour le patronat, en vrai », renchérit Joao d’Almeida.

Christophe Coulson demande à voir le détail des calculs du conseiller du gouvernement. « D’ici là, il n’est pas envisageable de s’avancer sur quoi que ce soit. C’est un transfert des charges de l’entreprise vers les salariés, et ce n’est pas acceptable », avertit le président de l’UT CFE-CGC.

Gilles Caprais