Le monde culturel courbe l’échine

L’histoire se répète pour le milieu culturel. Durement touché l’an dernier lors du premier confinement, le mois d’arrêt avait alors eu des répercussions sur toute une saison, bien aidé par la mise en place de la quatorzaine ensuite. Ce mois de mars 2021 semble tracer le même chemin, puisque les mêmes causes produisent généralement les mêmes effets.

Le Théâtre de l’île, par exemple, a dores et déjà bouleversé une programmation qui devait pourtant commencer à la fin du mois, donc théoriquement après le confinement. Même problème pour les petites compagnies qui cherchent malgré tout à s’adapter. C’est le cas de la compagnie d’improvisation Ouh La La. « Si on est dans l’attente pour ce qui concerne nos spectacles, on a proposé de nouvelles choses à nos élèves, explique Guénolé Bouvet, cofondateur de la structure. Ça passe notamment par des master class en ligne ou des défis comme réaliser des vidéos sur un thème donné, écrire des poèmes. »

Le cinéma en chute libre

Autre secteur important de la culture en Nouvelle-Calédonie, le cinéma est aussi touché de plein fouet par ce nouveau confinement. Ainsi, le Cinécity, qui n’avait pas vraiment repris un rythme normal avec des ouvertures plus ponctuelles à cause du manque de films à l’affiche, est encore une fois totalement à l’arrêt. Coup dur, alors que 2020 avait déjà été marquée par une chute de la fréquentation de plus de la moitié, passant de 355 000 spectateurs à 153 000, selon le cinéma. Une situation qui était également compliquée en Brousse avant ce deuxième confinement. À La Foa, le cinéma n’ouvrait déjà que deux jours par semaine contre quatre habituellement alors que le cinéma de Koné devrait, lui, obtenir des aides financières de la province Nord pour survivre. Le confinement version 2021 vient donc enfoncer encore un peu plus un secteur qui avait du mal à se relever du confinement 2020.


Un « drame » pour l’événementiel

L es métiers de la culture souffrent particulièrement des mesures de privation de liberté. En 2020, les artistes avaient déjà tiré la sonnette d’alarme sans avoir été entendus. Le 17 mars, les professionnels de l’événementiel ont diffusé un communiqué afin d’alerter quant à leurs difficultés et demander de l’aide des collectivités. Le mouvement, initié l’année dernière, représente près de 2 000 emplois, selon ses estimations. En 2020, il avait été reconnu comme secteur sinistré et demande à l’être à nouveau afin de bénéficier de soutien, notamment financier, pour faire face aux pertes de chiffre d’affaires. Plusieurs mesures sont proposées comme l’exonération d’impôts pour les années 2019, 2020 et 2021, ainsi qu’une annulation des charges sociales. De manière plus générale, les professionnels de l’événementiel souhaitent être davantage reconnus, tout comme leur rôle économique et social.

A.B.

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