Le Médipôle dans les clous

Le chantier du Médipôle avance comme prévu tout en restant dans l’enveloppe budgétaire. Au mois de novembre, le nouvel établissement hospitalier de la Nouvelle-Calédonie accueillera son premier patient. Le CHT souhaite rassurer l’intersyndicale sur ses capacités à pouvoir honorer ses dettes.

« On arrive au bout d’un immense projet » se satisfait Jacqueline Bernut, la présidente du conseil d’administration du centre hospitalier territorial. Le 9 janvier, le CHT a récupéré la gestion du site du Médipôle des mains du gouvernement. Depuis, le centre hospitalier a musclé ses équipes techniques afin de prendre en main les bâtiments et procéder à son « réglage » pendant la « marche à blanc » qui devrait s’achever avec l’arrivée du premier patient à la mi-novembre, conformément aux objectifs fixés en termes de temps mais aussi d’argent puisque le chantier est resté dans l’enveloppe prévue.

Actuellement, une trentaine de personnes du CHT sont présentes sur site en permanence afin de lever les 40 000 réserves du chantier. Des réserves qui ne sont pas des malfaçons mais des problèmes à corriger, rectifie la présidente du conseil d’administration. Le chiffre reste impressionnant mais est à mettre en rapport avec la dimension de ce projet qui « n’est pas disproportionné », estime toutefois Jacqueline Bernut. La présidente du conseil préfère le qualifier d’évolutif, faisant valoir qu’un certain nombre de lits ne seraient ouverts que si les finances le permettent.

Une opération sous contrôle

Et c’est justement l’aspect financier qui inquiète. Au travers de sa communication, le CHT souhaite précisément rassurer sur ce volet. L’enveloppe budgétaire n’a pas bougé et le CHT ne vit pas au-dessus de ses moyens et ne risque donc pas la cessation de paiement. Pas question toutefois de masquer la vérité, l’hôpital rencontre de grosses difficultés de trésorerie. Des difficultés qui sont directement liées aux graves déséquilibres du Ruamm, régime unifié d’assurance maladie maternité. La Cafat doit six milliards de francs au CHT. Mais le principal problème reste l’incertitude sur les dates et le montant des versements de la Cafat.

Cela oblige le centre hospitalier à prioriser ses dépenses, notamment celles couvrant les salaires des professionnels de santé, parfois au détriment des délais de paiement des fournisseurs. Mais pas de rupture de médicaments pour autant. Pour Dominique Cheveau, le directeur du CHT, les rumeurs qui entourent le Médipôle sont le symptôme des inquiétudes des différents acteurs. La direction travaille activement sur le sujet et souhaite rassurer tout le monde au travers d’actions de communication, comme des portes ouvertes, à la mi-septembre, la présentation complète du budget du futur Médipôle au mois de juillet et l’organisation de visites pour les professionnels de santé.

M.D.

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La Cafat ne paye pas tout… 

La Cafat doit six milliards de francs au CHT. Pour fonctionner, le centre hospitalier dispose d’un budget de 26 milliards de francs. Sur l’argent que le CHT reçoit de la Cafat une dotation globale qu’elle a jusqu’à présent versée dans son intégralité, mais aussi les remboursements de très nombreuses autres prestations comme le remboursement des médicaments coûteux, dont certaines piqûres, par exemple, peuvent coûter près de 150 000 francs. Autre exemple, pour les médicaments traitant le HIV, la Cafat a arrêté de payer le CHT depuis quatre ans.