Les représentants calédoniens se sont exprimés, le 9 juin, à la session de fond 2025 du Comité spécial de la décolonisation à l’ONU, New York.
Charles Wea, envoyé du FLNKS, a insisté sur l’« étape importante » franchie ces dernières semaines : « l’État français a pris position pour la première fois en faveur de l’accession de la Nouvelle-Calédonie à la souveraineté » en proposant une souveraineté avec la France. Cette solution « salutaire » permettrait « de garder un lien structurel, solide et pérenne avec la France, de régler la question du corps électoral (…) du droit à l’autodétermination et de sortir du processus de décolonisation ».
Elle offrirait « garantie et protection à tous les Calédoniens ». A contrario le projet de fédéralisme proposé par les non-indépendantistes est jugé « porteur d’instabilité », « dangereux ». Les indépendantistes appellent tous les parties à saisir et capitaliser sur ce projet.
Sonia Backès, cheffe de file des Loyalistes, a souhaité revenir sur les évènements de mai 2024, une tragédie, résultant « d’une tentative brutale d’une partie des indépendantistes d’imposer par la force ce que les Calédoniens ont rejeté démocratiquement par les urnes ». Elle estime que l’histoire racontée par les indépendantistes – « celle d’un peuple opprimé dans son propre pays » – est un mensonge. « Ce sont nous, les non-indépendantistes, qui sommes maltraités. Nous sommes ceux qui avons été attaqués, qui avons perdu nos maisons, nos entreprises et nos emplois à cause de milices indépendantistes (…) Nous sommes ceux qui subissons un apartheid civique … »
Partant du principe que la décolonisation ne mène pas forcément à l’indépendance, Sonia Backès a appelé les parties à partir sur « une nouvelle forme institutionnelle au sein de la République où nous arrivons à vivre les uns auprès des autres afin de finir les uns en face des autres comme l’avait fait avant nous Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou ». La France a réalisé un point d’étape en disant être à l’œuvre sur le projet institutionnel, les élections provinciales, le redressement de l’économie.