Le bon repaire pour tout réparer

Marre d’acheter pour jeter ? Le Repair café est fait pour vous. Le principe est simple, vous apportez vos objets qui ne fonctionnent plus à des bricoleurs « professionnels » qui essaieront de leur donner une seconde vie. Après un premier essai le week-end dernier, un groupe du mouvement Colibris NC devrait donner rendez-vous aux amateurs une fois par mois du côté du fronton basque.

On achète, on jette, on entasse, on rachète… Si la société de consommation avait pour but de permettre à tous de consommer et d’accéder à des biens réservés à des élites, on peut dire que l’objectif est dépassé et de loin. L’instauration de ce modèle dans les grandes sociétés à travers le monde et ses dérives ont conduit des millions de consommateurs à acheter et surtout à racheter les mêmes objets. On est loin des appareils électroménagers de bonne maman qui faisaient toute une vie avant de servir aux enfants. Désormais, la règle, c’est de consommer avant de jeter.
En dehors de la gestion des déchets que cela implique et du coût qui est également supporté par le consommateur, donner une seconde vie à ses objets, c’est militer contre l’obsolescence programmée tout en faisant des économies. L’avantage de le faire dans un Repair café, c’est qu’en plus, il y a un côté convivial. L’idée a germé dans la tête de Martine Postma qui a organisé le tout premier Repair café à Amsterdam, le 18 octobre 2009 pour être parfaitement précis.

Une première réussie

Martine en a fait une fondation qui a fait des petits à travers le monde entier, mais aussi un livre (en néerlandais), des conférences. Bref, la petite initiative a fait boule de neige et aujourd’hui, environ 1 000 Repair cafés, dans plus de 24 pays, sont rattachés à la fondation néerlandaise. Et parmi ces 1 000, un se trouve désormais sur le territoire. Organisé par un des groupes constituant le collectif Colibris NC, le premier Repair café s’est tenu le samedi 26 mars au fronton basque. Pour la poignée de militants de Colibris NC, il s’agissait avant tout de relayer cette initiative s’inscrivant dans le développement durable ainsi que la réduction des déchets. « C’était une première pour nous, expliquait Claire Chauvet, une des membres du groupe en milieu de matinée. C’est un test mais nous sommes contents, ça à l’air de passionner les foules. » Si l’on est loin d’une boîte de nuit bondée, les amateurs ont plutôt bien répondu présent, d’autant plus que pour cet essai, aucune communication n’a été mise en place, en dehors de celle sur les réseaux sociaux. Le coup d’essai sera donc très certainement transformé en un rendez-vous régulier, probablement une fois par mois.

Un appel aux « experts » du bricolage

Reste un « détail » à régler, celui des experts. Car le principe fonctionne uniquement, si en face des objets à réparer, on trouve des personnes pour les réparer. L’idée est donc que des bricoleurs, professionnels ou non, donnent un peu de leur temps, non pas pour réparer comme le ferait n’importe quel service après-vente, mais plutôt en assistant les personnes qui veulent faire réparer leurs objets. Au-delà des réparations, ces cafés ont pour but de créer des échanges entre les bricoleurs et les apprentis. La branche calédonienne n’en n’est pas encore là, mais la fondation envisage de mettre en place des formations, ce qui permettrait de disposer d’élargir l’éventail des compétences et donc des objets potentiellement réparables. On retrouve l’électroménager mais pas seulement. Le Repair café calédonien propose déjà le soutien de deux couturières, par exemple. Reste aux bonnes volontés à se manifester ! Les rencontres restent basées sur le bénévolat mais une participation, en fonction de chacun, est la bienvenue. Elle bénéficiera à Colibris NC et ses nombreux projets en matière de développement durable.

M.D.

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L’obsolescence programmée, un fléau moderne

L’obsolescence programmée est une stratégie des industriels qui vise à réduire la durée de vie d’un produit de façon à ce que le consommateur le remplace plus rapidement. Vous y avez forcément été confronté. Un téléphone qui marche moins bien parce que logiciel ne s’adapte pas, des cartouches d’encre d’imprimante qui ne se recyclent pas ou encore de l’électroménager qui ne peut pas s’ouvrir pour éviter toute réparation. Le concept n’est pas nouveau puisque les premiers travaux remontent au début des années 30 aux États-Unis. A l’époque, l’objectif de l’obsolescence programmée était d’apporter une réponse à la crise économique en stimulant la consommation. C’est toutefois dans les années 50 que la pratique s’est répandue. Quelques années plus tard, elle a trouvé un terrain de prédilection avec le développement de l’informatique et notamment des smartphones.