L’Institut de la statistique et des études économiques (Isee) a publié une étude sur la pauvreté et les inégalités en Nouvelle-Calédonie. Les chiffres inquiétants révèlent que 51 000 Calédoniens vivent sous le seuil de pauvreté.
51 000 Calédoniens. 19,1 % de la population. C’est un Calédonien sur cinq qui vit sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec moins de 87 950 francs par mois.
Si l’on ajoute les foyers qui gagnent légèrement plus, quelques milliers de francs, une personne sur quatre est considérée comme pauvre. Soit 25 % de la population.
Entre 2019 et 2020, cet indice n’a pas bougé, révèle la dernière étude de l’Institut de la statistique et des études économiques (Isee). Depuis trois ans, les chiffres ont dû évoluer.
La pandémie, puis l’inflation, n’ont pas arrangé les choses, créant de nouvelles situations difficiles et aggravant d’autres déjà compliquées.
L’Accueil, structure d’accompagnement des sans domicile fixe de Nouméa, a remarqué l’augmentation des femmes et des plus jeunes dans la rue. Les Centres communaux d’action sociale (CCAS) des Îles et du Grand Nouméa accompagnent de nouvelles personnes.
DISPARITÉS GÉOGRAPHIQUES
La solidarité a aussi pris un coup. Plus fragiles économiquement, les associations ne sont pas sorties indemnes des années Covid. Derrière ces réalités se cachent des différences géographiques bien marquées.
Pour la première fois, l’Isee fournit des données aux échelles territoriale, provinciale et communale. Un tel degré de précision permet des analyses poussées des inégalités et de la pauvreté.
Les statistiques peuvent s’approfondir. L’institut compte zoomer à l’intérieur des communes. « Notre projet est de faire la même analyse à l’échelle des quartiers du Grand Nouméa de plus de 2 000 habitants », développe Olivier Fagnot, le directeur.
Le travail a débuté avec les communes de Nouméa, Païta, Dumbéa et du Mont-Dore. Ces détails supplémentaires devraient permettre d’en savoir davantage sur ces contrastes géographiques.
Brice Bacquet