La Mutuelle du nickel a 50 ans

La Mutuelle du nickel a fêté ses 50 ans, le vendredi 17 mai. La SLN, qui fait partie des plus vieilles sociétés installées en Nouvelle-Calédonie toujours en activité, a été au cœur de luttes syndicales importantes ces cinquante dernières années. Ces luttes ont été l’occasion d’obtenir de grandes avancées sociales.

C’est dans la douleur que la mutuelle a vu le jour en 1969. Alors que la SLN bénéficie du boom lié à la guerre du Vietnam, les syndicats se mobilisent pour réclamer des augmentations de salaires. La direction se montre prudente, redoutant les fluctuations des cours du nickel, ce qui conduit les syndicats à se radicaliser et les grèves se multiplient. Fin février 1969, une réponse est apportée à ces mouvements à répétitions avec la création d’une mutuelle pour les salariés de la SLN en même temps que le comité d’entreprise est instauré.

À l’époque, l’instauration d’une mutuelle était une véritable révolution. Pour mémoire, la Cafat n’a commencé à couvrir la maladie qu’à partir de 1972. Auparavant, elle ne prenait en charge que les accidents du travail et les maladies professionnelles. Le combat syndical des salariés de la SLN a donc permis à l’ensemble de la société calédonienne d’avancer sur le plan social. La mutuelle de la SLN aura également permis à de nombreux Calédoniens d’avoir accès aux soins ophtalmologiques et dentaires qui restaient extrêmement chers et pas remboursés.

En 1972, des cabinets dentaires ouvrent à Doniambo et dans les centres miniers de Poro, Kouaoua, Népoui et Thio. En dehors de Nouméa, les cabinets sont ouverts aux personnes ne travaillant pas pour la SLN. Pour l’ophtalmologie, il faudra attendre 1978.

Si les différents bureaux ont contribué à faire évoluer la mutuelle au fil du temps, une autre petite révolution intervient en 2000 avec la transformation en « mutuelle de branche ». Elle assure ainsi la couverture santé des salariés (et de leur familles) d’Enercal, de Vale NC, de la SMSP ainsi que de KNS. Aujourd’hui, la SLN couvre 60 entreprises représentant 8 500 salariés, soit un peu plus de 20 000 bénéficiaires dont 3 000 retraités.

Chaque année, le chiffre d’affaires de la Mutuelle du nickel s’élève à 1,95 milliard de francs.

M.D.