La mangrove australienne « meurt de soif »

Les mangroves ont subi de plein fouet les effets du réchauffement climatique en Australie. Dans le Golfe de Carpentarie, tout au nord du pays, des conditions climatiques extrêmes de fin 2015 début 2016 ont fait mourir 7400 hectares de végétation ont signalé des chercheurs de l’Université Australienne James Cook dans le Journal of Marine and freshwater Research. 

Il s’agit du phénomène « le plus grave, le plus remarquable et le plus étendu » du genre jamais enregistré (6 % de la végétation de la zone). Ce dépérissement – qui se traduit soit par la mort des mangroves soit par leur défoliation – a été confirmé par des observations aériennes et des cartographies satellitaires remontant à 1972, combinées à l’analyse d’archives météorologiques.

La période coïncide avec des évènements météorologiques extrêmes dus à un El Nino particulièrement fort : une grande sècheresse, des niveaux records de température, et la baisse du niveau de la mer, de 20 centimètres, laissant les mangroves au sec. « En fait, elles sont mortes de soif », a précisé Norm Duke, spécialiste de cet écosystème au sein de l’Université James Cook.

Les chercheurs estiment que le phénomène de dépérissement s’est produit fin novembre ou début décembre. Des pêcheurs et des scientifiques qui menaient d’autres recherches dans cette région peu peuplée s’en sont aperçus les premiers.

Des gardes forestiers ont remarqué que certaines espèces comme les crabes, qui ont besoin de l’ombre des palétuviers, étaient en train de mourir et que les tortues et les dugongs, qui dépendent de cet écosystème, étaient menacés de mourir de faim.

L’Australie compte 7% des mangroves de la planète.

CM – AFP

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