La Gigawatt, une course populaire

Depuis 1995, la Gigawatt séduit beaucoup de Calédoniens. Est-ce à cause du départ sur les hauteurs du barrage de Yaté ? À moins que ce ne soit l’irrésistible beauté de la végétation et de la terre rouge du Sud… Pour le savoir, deux adeptes ont accepté d’expliquer leur attachement à ce rendez-vous atypique, qui se déroule ce dimanche 31 juillet.

Course populaire organisée chaque année, cette 28e édition accueillera sans doute un millier de marcheurs, coureurs et traileurs. Dimanche, Armelle Hidrio, Thomas Calonne, Guy Fenot et Christiane Bonnace seront au départ, sur le barrage. « C’est ma 6e fois d’affilée », confie Armelle Hidrio qui n’a « jamais raté une édition » depuis qu’elle y participe pour courir les 10 km.

La Gigawatt, « c’est [son] moment trail » qu’elle partage d’habitude avec un collègue. Cette petite « sortie du week-end », comme elle aime la surnommer, se fera cette année avec son compagnon, Thomas. « On a prévu de se tirer l’un l’autre. L’an dernier, j’avais couru et l’année d’avant, j’avais marché ; ça dépend avec qui je suis. »

« Tous les niveaux »

Plutôt nageuse depuis 25 ans, Armelle est une habituée des Jeux du Pacifique pour lesquels elle prépare sa 5e participation. La jeune femme court d’autres trails dans l’année : le Trail des sauveteurs en mer, la Full Moon, le Trail des cagous. Ce qu’elle aime particulièrement avec la Gigawatt ? « C’est de traverser le barrage de Yaté ! Je sors à chaque fois mon téléphone pour immortaliser l’instant. C’est impressionnant d’être dessus. Et puis, il y a tous les niveaux, tu ne te sens pas exclue. Au moment du départ, tu vois toujours quelqu’un que tu connais. Alors, on se titille sur les parcours qu’on a choisis. L’an dernier, j’ai même croisé le petit Anthony. On te filme au départ, ça aussi c’est toujours impressionnant. » Et si le beau temps n’est pas au rendez-vous ? « Peu importe si je glisse, je m’en fiche ; traverser les rivières, c’est mon moment plaisir.»

Bonne ambiance et organisation

La dernière course de Guy Fenot, 75 ans, remonte à 2015. « J’en ai fait au moins une quinzaine de 30 km. Je me souviens même d’une fois où j’avais mis la tête dans le creek et que j’avais dit : “laisse-moi là, je vais finir là”… J’aime bien la Gigawatt, il y en a pour tous les goûts, le départ sur le barrage est pas mal, l’arrivée aux Bois du Sud est sympa. Puis, il y a une bonne ambiance, ce n’est pas loin de Nouméa et c’est bien organisé. »

Ce féru de trail, comme Armelle, s’est même essayé aux trails de la Réunion et de l’île Maurice. « Si j’avais connu ça quand j’étais jeune, je serais devenu accro. J’ai fait également la première Transcalédonienne, en 1992. J’entretenais l’hélicoptère qui nous suivait. On y allait à l’instinct, la performance on s’en moquait. » Guy continue, mais court désormais sur 20 km. Ses souvenirs sont nombreux, sa maison en est remplie. « J’ai une porte en bois couverte de photos : comme ça, je les ai sous les yeux, j’ai conservé les dossards, les chaussures sont dans mon bureau… »

Lorsqu’on lui dit que ça risque de glisser, ce sportif, qui a été président de la ligue du tir à l’arc et vice-président au CTOS, répond : « Ça va envoyer de l’air, on va mettre des chaussettes sur les chaussures ! ».

Marie-Hélène Merlini

Photos Archives DNC et DR