La foire de Bourail en mode relance

Avec quelque 20 000 visiteurs annuels et 500 millions de francs de retombées économiques, la 43e foire de Bourail devrait apporter un peu de baume au cœur des Calédoniens après une période plutôt morose…

Elle a failli être annulée ou reportée, en raison des incertitudes liées à la crise sanitaire qui ont sacrément bouleversé le calendrier, mais la foire de Bourail aura bien lieu ce week-end du 15 août à l’hippodrome de Téné. Elle se fera simplement dans un format réduit, sur deux jours, et sera 100 % locale, sans invités étrangers.

Andrew Bone, le président de la FEAAB (Foire exposition agricole et artisanale de Bourail) a tenu à remercier le travail colossal fourni par les bénévoles et le personnel du comité organisateur pour le maintien de cette édition, les collectivités qui ont répondu présent malgré une baisse des financements (- 8 millions de francs pour le gouvernement et la province Sud) tout comme les nombreux partenaires et sponsors. Un investissement en des temps incertains qui montre l’importance que tout le monde attache à cet évènement.

Grosse activité et convivialité

La foire fera du bien d’abord aux professionnels. Une annulation aurait affaibli les exposants et commerçants de la région pour qui cette période est la plus importante dans le circuit commercial. Elle génère chaque année des retombées économiques de l’ordre de 500 millions de francs. À titre d’exemple, les vendeurs de matériel agricole réalisent un tiers de leurs ventes annuelles à la foire.

Le comité considère même qu’elle fait partie intégrante de la relance économique pour certains professionnels. Elle permettra ainsi de reconstituer une trésorerie qui a pu être mise à mal durant la période de confinement. On pense notamment aux entités touristiques (la région compte notamment une vingtaine de structures d’hébergement, réservées un an à l’avance pour cette occasion), aux artisans d’art, qui vivent en partie avec la clientèle touristique, mais aussi à l’agriculture et l’élevage qui, même s’ils font partie des secteurs plus épargnés, ont néanmoins subi une baisse ponctuelle de la consommation des ménages (les Calédoniens, on l’a vu, ont plutôt épargné ces derniers mois). Cet évènement doit donc permettre de contribuer à booster ces différents secteurs d’activité et d’inciter des achats qui servent directement à l’économie de proximité, aux savoir-faire locaux. Il a été demandé aux exposants de proposer des prix avantageux.

La foire finalement, fera du bien au moral de tous. La convivialité, les échanges résonneront plus largement cette année alors que chacun a dû un temps se replier sur soi et que nous mesurons aussi la chance que nous avons en Nouvelle-Calédonie de pouvoir nous réunir de la sorte, et sans crainte. On imagine, dans ce contexte, que le monde rural sera plus que jamais honoré de continuer à constater cet intérêt inébranlable et grandissant pour la terre, l’agriculture…

Du spectacle !

Peu de changements sont à prévoir cette année si ce n’est le format à deux jours (qui ne doit pas perdurer) et l’absence des invités extérieurs. L’organisation des concours d’élevage aura lieu le samedi matin, au lieu du vendredi, avec un défilé des primés le dimanche. Les sports mécaniques ou le « tractor pulling » ont été annulés, mais la Chambre d’agriculture va proposer à la place des démonstrations de matériel agricole et on pourra également apprécier une exposition de vieux tracteurs, prêtés pour l’occasion par des propriétaires.

Les Calédoniens pourront donc retrouver la plupart des ingrédients qui font le charme et le succès de cette foire. On pense, bien sûr, aux grands rodéos à 17 h 30 le samedi et à 13 h 30 le dimanche, aux jeux équestres, à l’équitation western, au concours de bûcheronnage, à l’exposition de carcasses, à la 8 édition de l’Ocef Claquette Cup (avec deux records à battre : 34,5 m pour les femmes et 60,10 m pour les hommes). On retrouvera aussi l’espace Challenge, très apprécié des visiteurs l’année dernière, avec ses jeux comme « Le cool à pic » ou « L’échelle casse-gueule ». Le concours de Miss Foire de Bourail aura également son Mister cette année, avec une élection prévue le samedi soir. De bons groupes locaux animeront, comme d’habitude, les différentes scènes.

Les achats pourront se faire au hall agricole, au hall artisanat, au faré mélanésien, dans les stands tenus par les commerçants, ceux de la serre horticole ou au pôle touristique et industriel. Les exposants du secteur agroalimentaire seront présents pour lancer de nouveaux produits. Le Pavillon de l’agriculture, réunissant nombre d’acteurs du secteur, apportera de la convivialité avec notamment un grand jeu de l’oie grandeur nature en lien avec l’agriculture. Le Pavillon de la province Sud proposera, de son côté, un parcours pédagogique « du champ à l’assiette » sur cinq thématiques « pour une production locale de qualité et respectueuse de l’environnement ». À noter qu’un grand débat public est organisé sur l’autosuffisance alimentaire au podium central, samedi midi, l’occasion de poser ses questions.

Ne reste plus qu’à espérer une météo radieuse !

C.M. ©archives DNC