La date du troisième référendum validée au Congrès

A person picks up a voting form as he prepares to cast his vote at a polling station in the referendum on independence on the French South Pacific territory of New Caledonia in Noumea on October 4, 2020. - The French South Pacific territory of New Caledonia votes in an independence referendum on October 4, 2020, which is expected to reject breaking away from France after almost 170 years despite rising support for the move. (Photo by Theo Rouby / AFP)

Les élus du Congrès étaient convoqués mercredi, pour donner leur avis sur le projet de décret organisant le troisième référendum. Les Loyalistes, rejoints par l’Éveil océanien, ont voté pour, les indépendantistes se sont prononcés contre ou se sont abstenus.

Après plus de trois heures de discussions, les élus du Congrès ont donc validé le projet de décret de l’État qui fixe au 12 décembre prochain la troisième consultation référendaire d’accession à la pleine souveraineté et présente une organisation similaire aux précédentes consultations. On y trouve, en effet, la même question (« Voulez-vous que la Nouvelle- Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? »), les mêmes principes pour la campagne électorale, le rôle de la commission de contrôle ou encore les règles applicables aux opérations du scrutin, les procurations, les bureaux délocalisés. La possibilité de prendre en compte des procès-verbaux dématérialisés a simplement été ajoutée.

Les élus loyalistes ont voté en faveur du décret avec les voix des groupes Avenir en confiance, Calédonie ensemble et Générations NC, auxquelles se sont ajoutées celles de l’Éveil océanien qui s’est désolidarisé, pour ce vote, du groupe UC-FLNKS et Nationalistes.

Les 12 conseillers de l’Union nationale pour l’indépendance, les représentants de la Dynamik unitaire Sud et du Parti travailliste ont voté contre, estimant que le délai est insuffisant pour préparer cette dernière consultation. L’Union calédonienne a préféré s’abstenir, regrettant la décision unilatérale de l’État. Le décret avait reçu, mardi, l’avis favorable du gouvernement. Le Conseil d’État doit également se prononcer avant une validation, mercredi prochain, en Conseil des ministres.


Qu’en pensent-ils ?

• Pour Virginie Ruffenach (Avenir en confiance) cette séquence s’inscrit « dans l’esprit des discussions apaisées qui se sont déroulées à Paris (…) et qui portent en elles l’espoir de la fin de la politique du pire».

Milakulo Tukumuli (Éveil océanien) a déclaré que « ce décret vient en quelque sorte fermer une page de notre histoire, celle de l’Accord de Nouméa. (…) L’État a tranché dans son intérêt à lui et dans celui des Calédoniens (…) Soyons à la hauteur de ce tournant de l’histoire et de nos responsabilités, c’est en ce sens que nous sommes favorables à ce projet de décret ».

Philippe Michel (Calédonie ensemble) a rappelé « la volonté de dialogue voulu depuis toujours » par son parti.

Nicolas Metzdorf (Générations NC) s’est satisfait que « l’État ait pris ses responsabilités ».

• Du côté indépendantiste, Marie-Line Sakilia (Union calédonienne) a dénoncé une nouvelle fois « la décision unilatérale de l’État sur la fixation de la date de ce troisième référendum ».

Louis Mapou (Union nationale pour l’indépendance) regrette que « les enjeux nationaux aient joué dans cette décision ».

C.M.

©Théo Rouby/ AFP