La crise agricole commence à être prise en compte

Mercredi, le gouvernement a pris un arrêté pour reconnaître le dernier violent épisode pluvieux du 16 au 18 août comme « calamité agricole » pour l’ensemble des communes. Le régime ouvre la voie à des procédures d’indemnisation pour les sociétaires de la CAMA qui pourra exceptionnellement verser des acomptes. La crise agricole avait été évoquée la veille au Congrès en présence des professionnels du secteur.

L’épisode pluvio- orageux (cumuls jusqu’à 480 mm, vents de plus de 100 km/h par endroits) a été fatal à de nombreuses cultures maraîchères et céréalières, déjà plombées par deux ans de Niña. Des difficultés météorologiques qui s’ajoutent à la hausse des carburants, des intrants (aliments pour animaux d’élevage, engrais, etc.) et aux incertitudes économiques. La Chambre de l’agriculture et de la pêche qui avait alerté sur la grande détresse du secteur, craignant une véritable crise sociale en Brousse et dans les îles, a aussi sollicité le soutien exceptionnel de l’État.

Mardi, la province Sud a annoncé une enveloppe de 40 millions de francs dédiée à la prise en charge d’une partie des transports des intrants effectués en 2022. Tous les agriculteurs et aquaculteurs de la province inscrits au registre de l’agriculture sont éligibles à ce dispositif. La prise en charge concerne le transport entre la commune d’achat et la commune d’exploitation, à raison de 27 francs/km/tonne en cas de livraison par un transporteur et 22 francs/km/tonne si le transport est effectué par le bénéficiaire. Un forfait de 13 000 francs/ tonne est appliqué pour l’île des Pins. L’Agence rurale assurera sa mise en œuvre.

Le phénomène La Niña devrait se maintenir dans la région pour le prochain trimestre (septembre, octobre, novembre) avec une probabilité de 80 % selon les prévisions établies par Météo France Nouvelle-Calédonie.