La CPME conteste les nominations du Cese devant la justice

Yann Lucien, président de la CPME.

 

La Confédération des petites et moyennes entreprises a déposé en février un recours devant le tribunal administratif contre la nomination des membres du Cese, où elle n’est plus représentée, a annoncé Yann Lucien le jeudi 24 mars lors d’une conférence de presse. « En théorie, nous sommes un membre incontestable au titre de notre représentativité des entreprises. C’est une situation inédite. Entre la Métropole et les outre-mer, on est le seul territoire où nous ne sommes pas représentés. Cela remet en cause la légitimité du Cese* qui est censé refléter la vie économique et sociale du territoire. »

Chérifa Linossier, sa prédécesseure, parle de déni de démocratie. « C’est le seul endroit pour faire entendre notre voix. Et les avis du Cese permettent souvent d’apporter des amendements modificatifs aux textes de loi. » L’ancienne présidente évoque le rôle de l’instance, espace de « débat d’idées contradictoires. Si ce n’est plus le lieu d’interactions entre société civile et politiques, il faut le dire. »

Doublon ?

D’autres organisations patronales comme le Medef et l’U2P-NC y siègent. N’est-ce pas suffisant ? Non, estime Yann Lucien, chacun étant indépendant et les positions pouvant s’opposer. « Le Medef fait valoir l’intérêt des plus grosses entreprises et l’U2P-NC des travailleurs indépendants. Qui s’occupe des petites et moyennes structures, le cœur de l’activité économique calédonienne ? », insiste le président, rappelant que la CPME regroupe environ 1 000 entreprises.

Cette « mise au placard » serait due, selon Yann Lucien, à des propos qui n’auraient pas plu. « J’en subi les conséquences. »

Le tribunal administratif doit se prononcer d’ici quelques mois. La CPME espère l’annulation des nominations.

 

* Les 41 membres sont nommés par le gouvernement, les provinces et le Sénat coutumier. Le renouvellement de la mandature du Conseil écocomique, social et environnemental l’an dernier avait provoqué des réactions, notamment à la suite de la non-reconduction de certaines associations comme UFC-Que choisir ainsi que du nombre de femmes, cinq sur 41.

 

A.-C.P. (© A.-C.P.)