La baie des Citrons bientôt à l’abri des requins

La mairie de Nouméa vient de lancer un appel d’offres en vue d’installer une barrière anti-requins au large de la plage de la baie des Citrons pour la prochaine saison estivale, en décembre.

« L’idée est d’offrir une zone sécurisée pour tous ceux qui ont de l’appréhension vis-à-vis des requins afin qu’ils puissent se baigner sereinement », explique Philippe Jusiak, secrétaire général adjoint de la ville de Nouméa. La plage de la baie des Citrons a été retenue parce qu’elle est « la plus facile à isoler avec des fonds marins assez peu profonds ».

Le choix s’est porté sur une barrière en mailles rigides de 40 cm sur 40, « comme une clôture à cerfs », que les requins ne peuvent pas franchir. Son avantage, par rapport au traditionnel filet, selon Philippe Jusiak, serait que les autres espèces ne peuvent pas « se prendre dedans et y mourir ».

D’autres critères doivent être respectés par les entreprises qui répondent à l’appel d’offres. Le dispositif doit pouvoir résister à des conditions de forte houle, être mis en sol en cas d’alerte cyclonique et être franchissable par les véhicules de secours.

La barrière, posée à 200 mètres du bord, couvrira la hauteur d’eau, c’est-à-dire les cinq à six mètres de profondeur, sur une longueur de près de 800 m, du poste de surveillance des pompiers jusqu’au Rocher à la Voile. Son Le tracé a été longuement analysé. « On en a essayé plusieurs et on a retenu celui qui a le moins de conséquence sur le milieu afin de ne pas le dégrader », poursuit Philippe Jusiak.

Quel impact environnemental ?

L’atterrage de la barrière se fera sur le platier au pied du Rocher à la Voile, mais « en dehors de la zone des coraux. Seuls quelques-uns, concernés, seront transplantés pour être préservés. » Et une étude d’impact environnemental, qui envisagera aussi les effets qu’aurait une éventuelle surfréquentation du site après sa sécurisation, va être lancée. Une question centrale demeure, à savoir si les espèces qui fréquentent la baie aujourd’hui pourront continuer de le faire, à l’image des raies, des tortues et des dugongs.

L’investissement est évalué à 150 millions de francs, dont 61 millions pris en charge par le ministère des Outre-mer, ainsi que sept millions de francs par an pendant cinq ans pour la maintenance et l’entretien de l’ouvrage. Si, à ce jour, l’exécutif n’a pas prévu d’équiper d’autres plages, des alarmes sonores devraient être disposées cette année au centre nautique de la Côte-Blanche, à l’anse Vata et sur l’îlot Maître.

 

Anne-Claire Pophillat (© Mairie de Nouméa)