KNS sur la voie de la reprise

La direction de KNS a tenu une conférence de presse, mercredi, afin de faire le point sur la situation de l’usine après avoir récemment connu deux incidents. Selon le président de KNS, Kristan Straub, l’usine du Nord devrait pouvoir relancer sa production sur deux lignes d’ici la fin du premier semestre.

L a fin de l’année 2020 et le début 2021 n’ont pas été fameux pour l’usine du Nord. Afin de faire le point sur la situation de KNS, son président, Kristan Straub, a tenu une conférence de presse. Il a notamment rappelé que les actionnaires avaient acté le fonctionnement sur une seule ligne de production dans le but de remettre les choses à plat. Un travail de fond a ainsi été engagé sur les procédures et le management. Il devrait s’achever d’ici la fin de l’année et s’appuie en grande partie sur des experts venus de l’extérieur, pour moitié issus de Glencore, pour une autre d’un cabinet de consultants.

La stratégie validée par Glencore et la SMSP était de profiter de la maintenance sur la ligne 2 pour améliorer la maîtrise du procédé opérationnel tout en formant massivement le personnel. Des formations qui ont touché aussi bien l’usine que la mine qui a, elle aussi, bénéficié d’investissements en formation, dans des bâtiments ou encore dans des véhicules. « Il était fondamental de se donner les outils nécessaires pour opérer les deux lignes », a expliqué Kristan Straub.

Il y a quelques semaines, KNS a toutefois connu deux incidents, l’un sur son deuxième four où une fuite de scories a été détectée, alors qu’il était en train d’être remis en service après des opérations de maintenance, et le second sur une turbine de la centrale électrique. Pour le président, la fuite sur le second four n’a rien à voir avec celle de 2014 et ce dernier pourrait rapidement être remis en production, d’ici la fin du second semestre si tout se passe comme prévu. De la même façon, un plan a été mis sur pied avec deux pistes de réflexion pour régler le problème : soit la réparation, soit le remplacement de la pièce. Quoi qu’il arrive, selon la direction, l’usine devrait être capable de reprendre un fonctionnement sur deux lignes d’ici la fin de l’année et elle dispose des capacités électriques pour y parvenir.

Atteindre rapidement un rythme mensuel de 40 000 tonnes

Pour 2021, l’objectif de production a été fixé à 31 000 tonnes de nickel, un chiffre qui devrait toutefois être prochainement revu à la baisse, en raison des incidents du début d’année. Au-delà des chiffres de production annuels, toute l’attention des équipes est portée sur la montée en puissance afin d’atteindre un rythme mensuel de production de 40 000 tonnes, une première étape avant de pouvoir atteindre la capacité de production nominale de l’usine de 50 000 tonnes. À terme, la direction table sur un coût de production de l’ordre 10 000 dollars US par tonne (le cours du nickel est actuellement aux environs de 18 000 dollars).

Alcide Ponga, le directeur des affaires externes, a souligné la transformation qui était en train d’être opérée au sein de KNS. Elle vise à créer une culture industrielle propre à l’usine du Nord, plus pragmatique, où le personnel de la direction n’est pas dans les bureaux, mais à l’écoute des agents de terrain. Une stratégie qui fait écho, d’une certaine manière, au soutien des actionnaires et, plus particulièrement, de Glencore qui avait déjà apporté près de 250 millions de dollars en 2020 et pourrait apporter un montant équivalent cette année. Comme l’a souligné le président de KNS, des changements à la tête de Glencore pourraient intervenir d’ici la fin du mois de juin, mais le groupe poursuit une politique d’investissements importants dans les métaux de base et, en particulier, le nickel ou encore le zinc.

M.D.