KNS sorti de l’ornière

L’usine du Nord, qui traverse des moments difficiles, bénéficiera d’une défiscalisation aménagée. Cette annonce du Premier ministre Manuel Valls achève le soutien de l’État aux trois usines calédoniennes et l’actionnaire Glencore qui avait indiqué qu’il prendrait sa décision de son maintien ou de son retrait au capital de KNS au mois de novembre restera finalement.

Entre le plan local de soutien et les aides consenties par l’État aux trois métallurgistes du territoire, le secteur du nickel peut souffler. Il n’y a toutefois pas non plus de quoi se réjouir. Si les trois usines ont de quoi voir venir cela ne durera qu’un temps puisqu’elles continuent à perdre de l’argent. Le quinzième Comité des signataires aura été l’occasion de terminer l’opération de sauvetage de ce secteur stratégique qui devra gagner en compétitivité pour se trouver une place au niveau international.

Mais d’ici là, après le soutien accordé à la SLN et Vale, l’État a confirmé, jeudi 24 novembre, que la défiscalisation serait aménagée. Pour pouvoir bénéficier de l’avantage fiscal, Koniambo Nickel devait respecter un minimum de production. Les problèmes techniques sur les deux fours empêchent encore l’opérateur d’atteindre cet objectif de production. Pressé par le temps, l’industriel du Nord était sous la menace de rendre les plus de 220 millions de dollars d’avantage fiscal accordé à la construction de la centrale électrique.

Annonce officielle prévue le 1er décembre

Paul Néaoutyine, le président de la province Nord, actionnaire du projet via ses participations au sein de la SMSP (à 87 %), a profité de son passage à Paris pour faire le tour des politiques afin de s’assurer de leur soutien. Il a notamment reçu celui du président du Sénat, Gérard Larcher, mais aussi et surtout celui de Michel Sapin, le ministre de l’Économie et des Finances, ainsi que de Manuel Valls.

En plus de l’assurance de la défiscalisation pour la centrale électrique, une défiscalisation « aménagée » est prévue pour la reconstruction du second four. Le président de la province Nord aurait par ailleurs également reçu l’assurance du grand patron de Glencore, Ivan Glasenberg, que la multinationale resterait en Nouvelle-Calédonie. Il devrait officialiser la position du groupe ce jeudi 1er décembre. Mais au lendemain de l’annonce du soutien du gouvernement, on imagine mal le directeur général de Glencore annoncer un retrait de Nouvelle- Calédonie.