Kanadeep 2 : nouvelle expédition de la Planète revisitée

Les scientifiques du Museum national d’histoire naturelle sont de retour pour une nouvelle mission du programme Planète revisitée en Nouvelle-Calédonie, lancé en 2016. Ils s’intéressent une nouvelle fois aux grands fonds marins à bord de L’Atalante. 

La Planète revisitée s’interesse à la biodiversité « négligée », celle que l’on connaît peu ou pas, et cherche à découvrir de nouvelles espèces, principalement parmi les petits invertébrés (escargots, coquillages, crustacés, insectes, etc.) dans les fonds marins, les forêts ou les eaux douces. Entre 2016 et 2018, les scientifiques ont sillonné les fonds de l’île des Pins à la recherche de mollusques, suivi à la trace les insectes de sous-bois de la Côte oubliée, étudié à la loupe les microcrustacés des eaux souterraines du Grand Sud, la microfaune des eaux douces de la Grande Terre, la faune benthique des grands fonds aux Chesterfield ou encore exploré la biodiversité marine dans le lagon de Koumac, Kaala-Gomen et les bouches du Diahot.

La nouvelle campagne, prévue du 4 septembre au 2 octobre, vise une nouvelle fois les invertébrés marins des profondeurs. La mise à disposition du navire océanographique L’Atalante va permettre l’exploration de zones inaccessibles lors des précédentes expéditions. Les scientifiques vont aller au-delà de 1 200 mètres, sur des zones quasiment inexplorées. Ils pourront aussi emmener à bord le robot téléopéré Victor 6000 de l’Ifremer, conçu pour l’exploitation des grands fonds. Il sera utilisé durant deux semaines pour visualiser et échantillonner les jardins de coraux et d’éponges de quatre monts sous-marins, deux sur la ride de Norfolk (banc Stylaster et banc Munida) et deux sur la ride des Loyauté (Mount J et banc Ellet).

Une autre partie du programme prévoit dix jours de travaux à l’aide d’engins de pêche (dragues, chaluts et traîneaux) déployés entre 1 000 et 4 000 mètres. La taille du navire permet d’embarquer une large équipe (35 personnes sur les deux missions) pluridisciplinaire (taxonomistes, géologues, écologues, etc.) en provenance de différents pays dont l’Australie et en collaboration notamment avec l’Ifremer.

Cette étude sera particulièrement utile pour la connaissance et la protection du parc naturel de la mer de Corail. Le navire devrait faire escale à Nouméa pour des animations et une première restitution. Le public sera informé prochainement de ces évènements.

C.M.

©IRD