Jeux Olympiques : Paris 2024, c’est déjà demain

À moins de 1 000 jours de la cérémonie d’ouverture des prochains Jeux olympiques, les athlètes calédoniens sont de plus en plus nombreux à jouer les premiers rôles nationaux dans leur discipline. État des lieux des chances des Cagous de participer à l’événement majeur du sport mondial.

 

♦ Ils devraient y être

• Jamais trois sans quatre ? Après avoir participé aux trois dernières éditions (deux fois en bassin et une fois en eau libre), Lara Grangeon se projette déjà sur 2024, qu’elle voit comme un « objectif magnifique ». Aussi à l’aise sur les deux surfaces de nage, la licenciée de Sarcelles pourrait même avoir l’embarras du choix. Et on ne voit pas comment celle qui aura alors 33 ans pourrait manquer le rendez-vous de Paris. Pour l’heure, inutile de choisir : mi-décembre, Grangeon nagera le 10 km en eau libre en Coupe du monde et le 200 m papillon en petit bassin aux Mondiaux. Le tout à Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis.

Lara Grangeon.

• On le verra également aux Émirats dans quelques jours en petit bassin et lui aussi domine sa discipline, en l’occurrence le 100 m nage libre. Quatrième à Tokyo et désormais bien installé sous les 48 secondes en grand bassin, Maxime Grousset, 22 ans, espère que les 1 000 jours qui le séparent de Paris lui permettront de combler le retard qui l’éloigne du podium olympique.

Maxime Grousset.

• On ne sait pas lequel des deux occupera l’unique place olympique de la nouvelle épreuve de voile IQFoil à Paris, mais les frères Goyard ont tous deux le profil de l’emploi. Le cadet, Nicolas, 25 ans, est champion du monde et l’aîné, Thomas, 29 ans, est vice-champion olympique en RS:X. Il y aura donc très probablement au moins un Goyard aux prochains JO.

• Alors qu’elle faisait partie de l’équipe de France de rugby à 7 ces dernières années, Yolaine Yengo a manqué Tokyo à la dernière seconde sur choix du sélectionneur et a dû se contenter d’accompagner le groupe comme suppléante. En 2024, la Maréenne de 28 ans ne devrait pas laisser passer sa chance de devenir, une bonne fois pour toutes, titulaire comme elle l’était le week-end dernier lors au tournoi de Dubai terminé à la troisième place.

 

♦ Ils pourraient y être

• Lui n’a été pour l’instant que sparring partner aux Jeux olympiques, mais son retour de Tokyo a annoncé la couleur. Cinquième du tournoi de Paris, champion de France, le judoka Alexis Mathieu, 22 ans, est bien parti pour prendre définitivement le leadership des moins de 90 kg et ranger son concurrent Axel Clerget sur l’étagère des souvenirs quand 2024 approchera. Un seul moyen pour cela, briller aux Europe ou aux Monde dès 2022.

Alexis Mathieu.

• Il était le cinquième homme de l’équipe de France d’épée à Tokyo, mais s’est contenté de préparer ses coéquipiers. En 2024, l’escrimeur Aymerick Gally, 24 ans, veut inverser les rôles. La solution : terminer régulièrement parmi les meilleurs Français aux épreuves internationales. Fin novembre, pour sa rentrée en Coupe du monde à Berne (Suisse), il a été éliminé en tableau de 64, après être sorti invaincu des qualifications. Sixième Français, il lui reste une petite étape à franchir.

Aymerick Gally.

• Le cas de Sefo Siega, 31 ans, et Nisie Huyard, 27 ans, est particulier, car ils auraient dû participer aux JO de Tokyo comme titulaires indiscutables. Mais voilà, l’équipe de France de rugby à 7 n’est pas parvenue à se qualifier, in extremis. Leur défi risque d’être le même en 2024, en espérant une issue différente pour la sélection qui vient de terminer neuvième à Dubaï avec Huyard dans ses rangs.

• Régulièrement sélectionnée en équipe de France dans les catégories jeunes, la handballeuse Suzanne Wajoka, 20 ans, devrait logiquement intégrer bientôt la sélection Élite, championne olympique en titre. Pour l’heure, la Cagoue vient de connaître le premier coup d’arrêt de sa carrière en subissant une rupture des ligaments croisés qui va l’éloigner plusieurs mois des terrains.

 

♦ Ils doivent confirmer

• Ce fut longtemps l’une des disciplines d’excellence du sport calédonien, mais aucun Cagou n’a récemment caressé l’espoir de suivre les traces olympiques de Paul Poaniewa ou Jean-Paul Lakafia. Ces dernières années, on a retrouvé des Calédoniens au sommet des classements Élites comme Ashley Bologna, 21 ans, championne de France 2019 du lancer du poids en salle ou Felise Vahai Sosaia, 21 ans, quatrième il y a quelques mois en lancer du javelot et titré chez les espoirs. Ceux qui voudront voir Paris devront confirmer leurs performances dans les mois et les années qui viennent. Actuellement, aucun Calédonien ne figure dans le plan Ambition 2024 présenté par la Fédération française la semaine dernière, visant à aider 56 athlètes à performer.

• Un pistard roulera-t-il bientôt sur les traces de Laurent Gané, seul champion olympique calédonien ? Une hypothèse crédible depuis l’éclosion d’Hugo Pommelet, 18 ans, médaillé de bronze national en poursuite juniors. S’il continue à ce rythme il pourrait devenir un candidat crédible aux JO. Dès 2024 ?

 


Jeux paralympiques : où en est la bande de Pierre Fairbank ?

Pierre Fairbank.

Il aura 53 ans, mais personne n’imagine que le sprinteur en fauteuil ne se qualifie pas une nouvelle fois pour les Jeux 2024, 24 ans après sa première médaille paralympique à Sydney. Encore faudra-t-il que Pierre Fairbank le veuille. Pour l’instant, la motivation semble toujours au rendez-vous, même si le temps qui passe sera à prendre en compte. « Si Pierre est présent à Paris, ce sera uniquement sur 100 m, une distance qui lui permettra de passer moins de temps dans le fauteuil », confie Olivier Deniaud, son coach.

Derrière le patron, on devrait retrouver, comme à Tokyo, son dauphin, Nicolas Brignone. « Nicolas progresse chaque année rappelle l’entraîneur en chef des Cagous. S’il continue et qu’il concrétise en grand championnat, il sera évidemment à Paris sur 400 et 800. » À leurs côtés un autre « Tokyoïte » semble toujours incontournable, le lanceur assis Thierry Cibone. Lui aura 51 ans et fait parti du top 8 mondial. « S’il veut faire mieux et viser un podium, il devra commencer à s’entraîner dur sans attendre l’année qui précède les Jeux », prophétise Deniaud. En d’autres mots, dès maintenant.

 


Des invités surprise ?

Pour les autres membres du groupe qui brillent depuis plusieurs années, comme Rose Welepa, Marcelin Walico, Rose Vendegou ou Sylvain Bova, tout est possible, mais la tâche s’annonce plus ardue, comme l’explique le coach. « Il faudra qu’ils s’impliquent davantage. Il faut du travail et de la régularité sinon au mieux ils stagnent. Et comme le niveau général monte, le leur régresse mécaniquement. »

Enfin, la bonne surprise pourrait venir des derniers arrivés. Le plus jeune d’abord, Felicien Siapo, lanceur de 18 ans. « S’il ne rate aucun entraînement et reste sérieux, il sera à Paris en 2024. » L’autre prétendant est Vitolio Kavakava, de 26 ans, un lanceur de javelot assis qui jouait au volley jusqu’à un accident de moto. « Il s’entraîne tous les jours avec une planification bien précise et ne rate aucun entraînement. » Une trajectoire qui pourrait bien lui ouvrir lui aussi les portes des prochains Jeux paralympiques.

 

M.M. (© M.M.)