Inscription automatique des jeunes Kanak sur la liste électorale spéciale : Plus de 2 000 personnes dans la rue

À l’appel du Rassemblement des indépendantistes et des nationalistes, des militants USTKE, UC, DUS, Parti travailliste, Palika, UPM et des représentants du Sénat coutumier ont manifesté mercredi après-midi dans les rues de Nouméa. Ils demandent l’inscription automatique de tous les jeunes Kanak sur la liste électorale spéciale de consultation.

Mercredi après-midi, les manifestants s’étaient donné rendez-vous au Mwâ Kâ pour prendre la direction de la mairie de Nouméa. « 25 285 Kanak de statut civil coutumier ne sont pas inscrits, il faut qu’ils soient dans la liste référendaire », ont scandé les porte-parole de la manifestation devant les grilles de l’hôtel de ville. Avant de rajouter, « nous sommes un peuple sinistré, colonisé, nous mettons en garde l’État et le Comité des signataires. On s’en fout de la liste électorale générale, on veut être sur la liste référendaire. Le bulletin de vote sera notre seule arme en 2018 ! » Une responsable des mamans kanak, très applaudie par l’assistance, a même lancé : « Cette société que l’on nous impose nous rend malade, nous les Kanak, détruit nos familles, envoie nos enfants vers la délinquance. Vous, la mairie de Nouméa, regardez-nous et adaptez-vous à notre rythme de vie. Pour nous, cela va trop vite. Les mairies doivent nous aider dans nos démarches d’inscription. Arrêtez de nous tromper sinon comment voulez-vous que l’on réussisse le vivre-ensemble. Sinon, laissez-nous prendre notre pays en main!»

Une délégation reçue

Le cortège s’est ensuite rendu dans le calme devant les grilles du haut-commissariat où une délégation de représentants a été reçue pour remettre un cahier de revendications. À noter qu’aucun chef de file de mouvement indépendantiste n’en faisait partie. « Nous avons voulu que cela soit de simples militants, qu’ils soient dans un mouvement syndical, un parti politique ou non. Tous les Kanak sont concernés. On attend une réponse de l’État sur la manière dont il faut s’y prendre pour que le peuple kanak puisse voter et être inscrit sur les listes électorales », a précisé un des responsables du RIN.

Plus politique, le bureau confédéral de l’USTKE, a précisé que cette mobilisation « avait la volonté de dénoncer la fraude électorale et d’exiger de l’État français l’inscription, sans condition, sur la liste de consultation de 2018. Nous voulons montrer notre désaccord quant à la procédure frauduleuse des listes qui écarte une fois de plus le Kanak dans son pays ».

Du côté de l’Union calédonienne, son secrétaire général, Gérard Reigner, a indiqué que « les résultats du référendum seraient faussés vu la non-inscription de nombreux Kanak. Aussi, l’État se doit de revenir sur les erreurs du passé et sur le retard pris dans l’élaboration de la liste de consultation car le temps nous est compté ». Les manifestants ont indiqué que pour l’heure, aucun autre mouvement n’était envisagé.

Texte et photos : C.S. 

 

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La manifestation s’est arrêtée devant la mairie de Nouméa pour demander que les services municipaux forment leur personnel pour « aider les Kanak à s’inscrire plus facilement sur la liste référendaire de 2018 ». L’occasion de montrer quelques banderoles. 

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La manifestation est partie du Mwâ Kâ ce mercredi, en début d’après- midi jusqu’aux grilles du haut-commissariat où une délégation a pu remettre un cahier de revendications. Les organisateurs ont annoncé près de 5 000 participants et les services de police 2 000.