Inquiétudes sur le miel australien

Une nouvelle étude a montré que certains miels australiens contenaient des toxines naturelles dépassant les niveaux internationaux autorisés. Les toxines, « pyrrolizidine alkaloids » (PAs), ingérées en quantité, pourraient favoriser le cancer, en particulier le cancer du foie.

La recherche menée par le Cork Institute of Technology en Irlande a montré que 41 miels australiens sur 59 testés avaient en moyenne quatre fois plus de PAs que les miels européens. Les consommateurs de miel ingéreraient là- bas en moyenne 0,051 microgrammes par kilo par adulte et les enfants 0,204 microgrammes par kilo. Des niveaux qui dépassent largement la limite maximum européenne fixée à 0,007 microgrammes.

Le « poison » est apparemment produit naturellement par environ 600 types de plantes fourragères en Australie, dont la « malédiction de Paterson », pour se protéger des insectes ravageurs. Il suffit que les abeilles se servent du nectar produit par leurs fleurs, pour que finalement le PAs finisse dans le miel. Et pour l’instant, la Food Standards Australia and New Zealand (FSANZ) autorise le miel provenant de ces plantes sources tant qu’il est dilué avec d’autres miels.

John Edgar, un expert des Nations Unies sur ces toxines, a indiqué au Sydney Morning Herald que les Australiens devraient éviter de s’exposer autant que possible. « Limiter la contamination par des produits tels que le miel, les thés, les salades, les farines ou les produits laitiers et verts pourrait mener à une importante réduction des cas de cancer dans le monde », a-t-il précisé.

Les producteurs australiens se sont défendus en indiquant que cette étude se basait sur d’anciennes données et surtout qu’elle exagérait la consommation de miel tout en sous-estimant le poids du corps. « En Australie nous consommons en moyenne un kilo de miel par personne et par an. Dans cette recherche, ils ont utilisé une échelle de mesure qui correspondrait à 7,5 kg par an ! », s’est ainsi insurgée Jodie Goldsworthy de la compagnie Beechworth Honey à la ABC.

En attendant des recherches supplémentaires, les scientifiques appellent à la vigilance et conseillent – en particulier aux femmes enceintes ou allaitant – de limiter l’ingestion des miels produits à partir de ces plantes et souvent vendus dans les marchés spécialisés. Que l’on se rassure, en Calédonie, le miel local est privilégié. Et le miel australien, qui peut se trouver dans nos rayons, n’est sûrement pas ingéré dans de telles quantités.

C.M.