Ils accompagnent les patients en soins palliatifs à domicile

Trois équipes mobiles constituées d’un médecin, d’un infirmier et d’un psychologue se rendent chez les malades du Covid qui restent à domicile. Ce système, mis en place la semaine dernière et pour trois mois, permet à ceux qui le souhaitent de vivre leurs derniers jours entourés de leur famille.

Ne pas laisser les gens mourir seuls à l’hôpital sans que leurs proches ne leur disent au revoir. C’est cette idée qui a prévalu à la création d’équipes mobiles extrahospitalières soins palliatifs Covid par le CHT et le CHS. « On s’est dit qu’il fallait faire quelque chose pour que les personnes qui le voulaient puissent mourir chez elle entourées de leur famille », introduit Pascale de Greslan, coordinatrice de ces équipes mobiles. Le service, basé dans les locaux du pôle gérontologique en face de l’hôpital, à Dumbéa, a été monté en quinze jours. Il s’adresse aux médecins de ville et aux infirmiers lorsque l’état de santé de leurs patients nécessite cette prise en charge.

« L’humain est une grosse part de notre intervention »

« On répond aux demandes des professionnels libéraux en première ligne sur le terrain et qui font un très bon travail », affirme Florian Cousin, médecin membre d’une des trois unités. Ce sont elles qui prennent une décision, en fonction du dossier des malades. Selon quels critères ? Il faut d’abord le vouloir, indique Florian Cousin. « Certains n’ont pas envie d’être hospitalisés. Et puis, il faut que l’hospitalisation ait un intérêt et fasse gagner des chances. Or, quand on est âgé et qu’on a des comorbidités, ce n’est pas toujours le cas, et enlever les repères n’est pas forcément bénéfique. »

Les équipes, généralement bien reçues, réalisent un important travail de communication en amont. Elles appellent avant de se déplacer au domicile et, une fois sur place, interagissent beaucoup avec les familles. C’est l’originalité du dispositif, le groupe étant constitué de trois personnes. « Cela permet de bien s’occuper à la fois des patients et des familles, de discuter et d’échanger. L’humain représente vraiment une grosse part de notre intervention. »

La présence d’un psychologue participe à cet accompagnement complet, dont le premier objectif est d’apaiser la souffrance, témoigne Florian Cousin. « Il faut faire preuve de pédagogie, expliquer nos gestes, pourquoi on pose une perfusion, ce qu’on y met, les antidouleurs, etc., sinon cela peut être mal accepté ou mal compris. »

Car les soignants interviennent à moment charnière de la maladie, ajoute Marie Lefaix, infirmière coordinatrice des soins palliatifs. « On est entre J8 et J12 environ, la dégradation peut se faire en quelques jours, donc on est là pour soulager rapidement le patient. » Les équipes se rendent au domicile en cas de besoin, si les symptômes évoluent et qu’il faut revoir les traitements, ou à la demande de la famille.

« Une fin de vie plus paisible »

Ce service fait partie du parcours de soin et aide à limiter la saturation de l’hôpital. Le Dr Thierry de Greslan, président de la commission médicale d’établissement du CHT, en a parlé lors du point presse de mardi, évoquant plus de trois décès par semaine à domicile. « Cette offre permet d’accompagner dignement les gens, les patients ont une fin de vie plus paisible qu’à l’hôpital. »

La province Nord a également mis en place des soins palliatifs à Koné et à Poindimié, et celle des Îles a instauré une unité soins palliatifs à Lifou lundi, dotée d’un médecin référent pour les Loyauté. Avec, en soutien, ces unités mobiles. Car si elles ne se déplacent que sur le Grand Nouméa, elles sont joignables sept jours sur sept par les professionnels de l’ensemble du territoire. Une autre manifestation de la solidarité entre les soignants. « On vient tous d’horizons différents, cela montre la motivation et la cohésion de tous », glisse Marie Lefaix. Et parfois, des personnes guérissent et s’en sortent.

Anne-Claire Pophillat.

©A.-C.P.